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hommage

nm (o-ma-j')
  • 1 Terme de féodalité. Promesse de fidélité et de devoirs faite au seigneur par le vassal ou homme. Hommage simple. Hommage de bouche et de mains. Guillaume régnait paisiblement en Normandie, et la Bretagne lui rendait hommage. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]

    Hommage plein ou lige, promesse de défendre son seigneur envers et contre tous, à la différence de l'hommage simple, qui n'emportait pas de si étroites obligations. On attendait M. de Lorraine pour rendre au roi son hommage lige du duché de Bar. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Fig. Comme le disait Colbert dans un de ses rapports, l'intelligence fit hommage lige au roi. [Capefigue, Richelieu, Mazarin, t. VIII, p. 346]

    Hommage de fief, hommage qui n'obligeait qu'à la fidélité.

    Remettre ou amortir l'hommage, affranchir le vassal de son engagement.

    Fig. Rendre hommage d'une chose, la rapporter à celui de qui on l'a reçue. Il vient en apporter la nouvelle en ces lieux, Et par un sacrifice en rendre hommage aux dieux. [Corneille, Polyeucte]

    Fig. Rendre hommage à la vérité, s'en reconnaître pour ainsi dire le vassal, la reconnaître, la dire, la déclarer.

  • 2Soumission, vénération, en parlant des personnes à qui l'hommage est rendu. Je suis bien aise de voir que les beaux esprits lui rendent toujours l'hommage et la reconnaissance qu'ils lui doivent. [Voiture, Lettres] Grâces à ma victoire, on me rend des hommages. [Corneille, La mort de Pompée] Ah ! qu'il dissiperait un dangereux orage, S'il voulait à nos dieux rendre le moindre hommage ! [Corneille, Théodore et Héraclius] Recevez, comme roi, notre premier hommage. [Corneille, Don Sanche] Beck, qui s'était flatté d'une victoire assurée, pris et blessé dans le combat, vient rendre en mourant un triste hommage à son vainqueur par son désespoir. [Bossuet, Oraisons funèbres] Aux feux inanimés dont se parent les cieux, Il rend de profanes hommages. [Racine, Esther] Il verra le sénat m'apporter ses hommages. [Racine, Bérénice] Pour moi je suis plus fière, et fuis la gloire aisée D'arracher un hommage à mille autres offert. [Racine, Phèdre]

    Se dit aussi des choses qu'on vénère. Je viens pour rendre hommage aux cendres d'un héros. [Corneille, La mort de Pompée] À mes attraits chacun rendait hommage. [La Fontaine, Court.] Toujours à sa vertu vous rendiez quelque hommage. [Racine, Britannicus]

  • 3Respects, civilités ; dans ce sens il se dit le plus souvent au pluriel. Présenter, offrir, rendre ses hommages à quelqu'un, lui adresser de respectueuses civilités. Je lui ai fait des hommages soumis de tous mes voeux. [Molière, Les amants magnifiques] Je crains d'être fâcheux par l'ardeur qui m'engage à vous rendre aujourd'hui, madame, mon hommage. [Molière, Les femmes savantes]

    On termine souvent une lettre, surtout écrite à une dame, par : agréez, recevez mes hommages respectueux.

  • 4Don respectueux, offrande. Faire hommage à quelqu'un d'une chose. Ses conquêtes pour moi sont des objets de haine ; L'hommage qu'il m'en fait renouvelle ma peine. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards] Il fait aux évêques un hommage respectueux de sa dignité. [Massillon, Panég. St Bern.] Recevez l'hommage de mon livre.

    Faire hommage d'un livre, a deux sens : 1° Faire cadeau d'un exemplaire à une personne que l'on respecte ; 2° Lui en faire la dédicace.

REMARQUE

Dans rendre hommage, hommage, pris sans article, ne peut être représenté ensuite par un pronom ; c'est une irrégularité de ce genre qu'on trouve dans ce vers de Corneille : Allez lui rendre hommage et j'attendrai le sien, Pomp. II, 3.

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