immodération
nf (i-mmo-dé-ra-sion)
- Caractère de ce qui est immodéré.
M. le prince, par une immodération invincible, a ruiné tous les avantages que la fortune et la nature avaient joints à l'envi en sa personne
. [La Rochefoucauld, Mémoires]Ces grands parleurs qui se ruinent de réputation et se bannissent des cercles et des ruelles par l'intempérance et l'immodération de leur langue
. [Marguerite de Navarre, BUFFET, Observ. p. 100]Ceux qui, chargés par état de maintenir ce qu'on est convenu d'appeler l'ordre ; ceux qui prêchent à l'ouvrier la plus difficile, la plus rare, la plus impossible des vertus : la modération dans les désirs, ceux-là même, ce sont ceux qui donnent à la société tout entière l'exemple de l'immodération la plus scandaleuse, c'est-à-dire la moins digne d'excuse
. [Carrel, Oeuvres, t. III, p. 574]
REMARQUE
Bouhours observe que ce mot employé par un illustre écrivain [La Rochefoucauld] n'est pas jugé français, mais il est bon et même ancien dans la langue.
HIST. XVe s. Immoderation
. les Triomphes de la noble dame, f° 54, dans LACURNE]
XVIe s. De plusieurs causes procede l'immodération du flux des menstrues
. [De Serres, 932] J'ayme des natures temperées et moyennes : l'immoderation vers le bien mesme : si elle ne m'offense, elle m'estonne
. [Montaigne, I, 224]
+
IMMODÉRATION. - REM. L'exemple attribué à La Rochefoucauld n'est pas de lui, il est de Vineuil, dont les Mémoires ont été attribués à La Rochefoucauld (voy. dans les Oeuvres de La Rochefoucauld, Paris, Hachette, t. II, p. 500 et suivantes).
- rechercher