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imposture

nf (in-po-stu-r')
  • 1Action de tromper, d'en imposer. Une grossière imposture. Va, ne présume pas que, quoi que je te jure, De tes nouveaux docteurs je suive l'imposture. [Corneille, Polyeucte] Ah ! seigneur, est-il rien qui répare l'injure Que fait à l'innocence un moment d'imposture ? [Corneille, Nicomède] Que ne publieront point l'envie et l'imposture ? [Corneille, Le Cid] Et c'est trop condamner ma bouche d'imposture. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Ce nom [de gentilhomme] ne fait aucun scrupule à prendre.... pour moi.... je trouve que toute imposture est indigne d'un honnête homme, et qu'il y a de la lâcheté à déguiser ce que le ciel nous a fait naître. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Votre bouche, dit-il, est pleine d'imposture. [Racine, Phèdre]
  • 2 Particulièrement. Ce que l'on impute faussement à quelqu'un dans le dessein de lui nuire. Il est aisé de détruire cette imposture. Quelqu'un auprès de vous m'a fait cette imposture. [Corneille, Le menteur] Je suis ravi de voir qu'une telle imposture Ait laissé votre gloire et plus grande et plus pure. [Corneille, Nicomède] Ils ont l'art de donner de belles couleurs à toutes leurs impostures. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Vous les verrez bientôt, féconds en impostures, Amasser contre vous des volumes d'injures. [Boileau, Satires] ....Tout ce qu'il dit sont autant d'impostures. [Racine, Les plaideurs]
  • 3Hypocrisie, tromperie dans les moeurs, dans la conduite. Toute sa vie n'a été qu'une imposture continuelle.
  • 4Action de tromper en se faisant passer pour un autre. L'imposture des faux Démétrius en Russie. Il épousa une maîtresse de la maison d'York, dont il fut encore aimé, même quand son imposture fut découverte. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]
  • 5Figurément. Illusion, en bonne ou en mauvaise part. Semblable à ces amants trompés par le sommeil, Qui rappellent en vain, pendant la nuit obscure, Le souvenir confus d'une douce imposture. [La Fontaine, Adonis.] C'est là que, plus touché d'un ruisseau qui murmure Que de tous ces vains ornements Fils de l'art et de l'imposture, Je me fais des amusements. [Chaul. à Mme de Lassay.] De vos songes menteurs l'imposture est visible. [Racine, Athalie] Des arts la magique imposture Fait éclore un autre univers. [Sabatier, l'Enthousiasme, Ode.]

REMARQUE

Bouhours (Nouv. Rem.) signalait imposture comme un mot nouveau que le public n'avait pas admis. On voit par l'historique qu'il est aussi ancien que la langue.

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