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infortuné, ée

adj. (in-for-tu-né, née)
  • 1Qui a mauvaise fortune. Cessez de tourmenter une âme infortunée. [Racine, Mithridate] Je vais la préparer à vivre infortunée : C'est le sort des humains. [Voltaire, Olymp. II, 2]

    Il se dit aussi des choses. Cette heure infortunée Par vos derniers soupirs clora ma destinée. [Corneille, Nicomède] Que s'il est enfin entraîné dans ces guerres infortunées [les guerres de la Fronde].... [Bossuet, Oraisons funèbres] Malgré les mauvais succès de ses armes infortunées [de Charles 1er]. [Bossuet, Oraisons funèbres] Si, au lieu de diviser les armées royales et de les amuser aux siéges infortunés de Hull et de Glocester.... [Bossuet, ib.] Exemple infortuné d'une longue constance. [Racine, Bérénice] Il y traîne, seigneur, sa vie infortunée. [Racine, Esther]

  • 2Substantivement, dans le style soutenu. Un infortuné, une infortunée, personne en butte à la mauvaise fortune. Vos bontés pour une infortunée Ont assez disputé contre la destinée. [Racine, Bajazet] Je suis et je serai la seule infortunée. [Racine, Iphigénie en Aulide] Le ciel n'a point aux jours de cette infortunée Attaché le bonheur de votre destinée. [Racine, ib. V, 2] Est-ce aux infortunés d'inspirer quelque effroi ? [Voltaire, Octave et le jeune Pompée, ou Le triumvirat]
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