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insolent, ente

adj. (in-so-lan, lan-t')
  • 1Qui perd le respect, en parlant des personnes. Tout homme insolent est en abomination au Seigneur. [Sacy, Bible, Prov. de Salomon, XVI, 5] Voilà les petites peccadilles dont il [un mari] l'accuse [sa femme] ; elle entre en fureur de son côté, elle oublie toute pudeur, elle veut se séparer pour jamais d'un si insolent calomniateur. [Sévigné, 23 janv. 1682] N'attirez point sur vous des périls superflus, Pour un fils insolent que vous ne verrez plus. [Racine, Mithridate]

    Insolent de. Insolent de ses succès. Je ne viens point ici montrer à votre haine Un captif insolent d'avoir brisé sa chaîne. [Corneille, Nicomède]

  • 2Qui a le caractère de l'insolence, en parlant des choses. Ses discours insolents m'ont mis l'esprit en feu, Et je veux prendre l'air pour me rasseoir un peu. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Elle partit des ports d'Angleterre à la vue des vaisseaux des rebelles, qui la poursuivaient de si près qu'elle entendait presque leurs cris et leurs menaces insolentes. [Bossuet, Oraisons funèbres] Dans ses yeux insolents je vois ma perte écrite. [Racine, Phèdre]
  • 3 Particulièrement. Qui offense la modestie, la pudeur. Il est insolent, fort insolent avec les femmes. Sextus a été le plus insolent de tous les hommes [dit Lucrèce racontant son malheur]. [Scudéry, Clélie.]
  • 4Qui est d'un orgueil outrageux. Oui, mais il n'était plus en sortant ce Didyme Dont l'orgueil insolent demandait sa victime. [Corneille, Théodore et Héraclius] Tout vainqueur insolent à sa perte travaille. [La Fontaine, Fables] Ceux mêmes qui n'étaient pas ambitieux dans une condition médiocre, deviennent quelquefois insolents lorsqu'ils se trouvent dans une plus grande élévation. [Fléchier, Oraisons funèbres] D'un rival insolent arrêtez les complots. [Racine, Mithridate]

    Il se dit, dans le même sens, en parlant des choses. Et l'insolent orgueil de sa cagoterie N'a triomphé que trop de mon juste courroux. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Il [Satan] tomba du ciel ainsi qu'un éclair ; et, assemblant avec lui tous les compagnons de son insolente entreprise.... [Bossuet, Sermons] On dit même qu'au trône une brigue insolente Veut placer Aricie et le sang de Pallante. [Racine, Phèdre] Pour éblouir les yeux, la fortune arrogante Affecta d'étaler une pompe insolente. [Boileau, Epîtres] D'esclaves entourés, sur un char insolent, Ils [les conquérants] foulaient à grand bruit la terre.... [Roucher, les Leçons de la mort.]

  • 5 Fig. et familièrement. Extraordinaire, inouï, immérité. Bonheur insolent. Fortune insolente.
  • 6 nm et f Personne insolente. C'en est assez, Félix, reprenez ce courroux, Et sur cet insolent vengez vos dieux et vous. [Corneille, Polyeucte] L'insolente n'a pu dissimuler sa joie. [Rotrou, Bélisaire] L'insolent devant moi ne se courba jamais. [Racine, Esther] Quel est cet insolent qui pense me braver ? [Voltaire, L'orphelin de la Chine] On s'avise quelquefois de comparer l'insolent avec l'insolence, et, l'un ne paraissant pas fait pour l'autre, on le fait rentrer dans l'ordre. [Duclos, Consid. moeurs, ch. 10]

    Familièrement. Celui qui offense la modestie, la pudeur. L'insolent de la force empruntait le secours. [Racine, Phèdre] J'ai connu, me dit-il, une honorable dame qui confessait qu'un jour, après avoir crié à l'insolence, il lui était échappé enfin de dire : charmant insolent. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]

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