labeur
nm (la-beur)
- 1Terme du style relevé et poétique. Travail pénible et suivi.
Donc un nouveau labeur à tes armes s'apprête ; Prends ta foudre, Louis....
[Malherbe, II, 12]Moi qui n'ai ni l'esprit ni l'haleine assez forte Pour te suivre de près et te servir d'escorte, Je me contenterai, sans me précipiter, D'admirer ton labeur, ne pouvant l'imiter
. [Régnier, Satires]....Le boeuf vient à pas lents ; Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête, Il dit que du labeur des ans Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants
. [La Fontaine, Fables]Un octogénaire plantait.... Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ?
[La Fontaine, ib. XI, 8]On exige que vous connaissiez ceux que les fatigues de l'âge et de leurs labeurs ont épuisés
. [Massillon, Car. Aumône.]Loin des livres modernes, ces cruels sophismes dont on berce les riches et les grands qui s'endorment sur les labeurs du pauvre, ferment leurs entrailles à ses gémissements....
[Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes] - 2Il se dit pour labour dans cette phrase-ci : Ces terres sont en labeur, elles sont en culture, par opposition à terres en friche.
Bêtes de labeur, celles qui servent pour la culture et le labourage.
- 3 Terme d'imprimerie. Ouvrages de labeur, ouvrages considérables et tirés à grand nombre, par opposition à ouvrages de ville qui sont de peu d'étendue et se tirent à moindre nombre.
Presse à labeurs, presse destinée aux ouvrages de luxe.
REMARQUE
Chateaubriand, au lieu de travail en parlant d'une femme qui enfante, a dit labeurs, en imitation du latin labores qui a ce sens : Adam, témoin des labeurs de son épouse, et recevant dans ses bras Caïn, l'éleva vers le ciel, Génie, I, III, 2.
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