lorgner
	(lor-gné)
- 1 vi Loucher (sens tombé en désuétude). Voyant.... Que les yeux de travers s'offensent que je lorgne . [Régnier, Satires]
- 2 vt Observer à la dérobée, en tournant les yeux de côté. Elle me lorgnait avec attention . [Scarron, Le Jodelet, ou Le maître valet]Nos profonds politiques avaient pensé que, dans un temps où tout le monde se promène, les passants et principalement ceux qui s'intéresseraient à quelques-uns de nous [prisonniers de la Bastille], viendraient les lorgner . [Staal, Mém. t. II, p. 142]La princesse de Babylone regarda le roi d'Égypte du coin de l'oeil, ce qui plusieurs siècles après s'est appelé lorgner . [Voltaire, La princesse de Babylone]Absolument. Trufaldin lorgnait exactement . [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]
- 3Regarder avec une lorgnette. Au spectacle il lorgne toutes les femmes.
- 4Lorgner une femme, la regarder de manière à faire croire qu'on a du goût pour elle. On l'écouta, on se laissa lorgner, on répondit même . [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Il la lorgnait d'une grande assiduité . [Hamilton, ib. 7]Fig. Lorgner une charge, une place, un héritage, avoir des vues sur une charge, sur une place, sur un héritage. Mathéo tremble et lorgne la finance . [La Fontaine, Belph.]Je passe devant une fenêtre ; je lorgne du coin de l'oeil de belles poires . [Rousseau, Les confessions]Maintenant je lorgne la Sicile, je ne rêve que les prairies d'Enna . [Courier, Lettres de France et d'Italie]
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