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louer [2]

vt (lou-é)
  • 1Relever par des paroles le mérite de quelqu'un ou de quelque chose. On ne peut trop louer trois sortes de personnes : Les dieux, sa maîtresse et son roi. [La Fontaine, Fables] Le singe approuva fort cette sévérité, Et, flatteur excessif, Il loua la colère Et la griffe du prince, et l'antre et cette odeur. [La Fontaine, ib. VII, 7] À vous pouvoir louer selon votre mérite Je manque d'éloquence, et ma force est petite. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Vous avez sans doute entendu louer le chevalier de Grignan sur le passage du Rhin. [Sévigné, 27 août 1675] Si j'avais trouvé cette juste comparaison.... vous me loueriez par-dessus les nues. [Sévigné, 4 août 1680] On parla de vous, on vous loua jusqu'au ciel. [Sévigné, 1er mai 1671] Non, pour louer un roi que tout l'univers loue, Ma langue n'attend pas que l'argent la dénoue. [Boileau, Satires] Aimez qu'on vous conseille, et non pas qu'on vous loue. [Boileau, L'art poétique] On loue tous ceux dont on croit avoir à espérer ou à craindre ; jamais on n'a vu moins d'estime et plus d'éloges. [Duclos, Considér. sur les moeurs, ch. 3] Laissons à l'orateur [Cicéron] qui charme sa patrie, Le soin de nous louer, quand nous l'aurons servie. [Voltaire, La mort de César] Qui loue tout n'est qu'un flatteur : celui-là seul sait louer qui loue avec restriction. [Voltaire, Le temple du goût] Je suis toujours étonné que le consul Pline, digne ami de Trajan, ait eu la patience de le louer pendant trois heures, et Trajan celle de l'entendre. [Voltaire, Mél. litt. Sur les panégyriques.]

    Louer quelque chose à quelqu'un, lui en faire l'éloge. Quand il [Dieu] introduit les Israélites dans cette terre promise à leurs pères, il la leur loue afin qu'ils l'aiment. [Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte]

    Louer de. Je vous loue d'avoir ainsi agi. Je dois plus à leur haine [des ennemis]... Qu'au faible et vain talent dont la France me loue. [Boileau, Epîtres] Oui, je te loue, ô ciel, de ta persévérance. [Racine, Andromaque]

    Absolument. Mais je sais peu louer ; et ma muse tremblante Fuit d'un si grand fardeau la charge trop pesante. [Boileau, Disc. au roi.] Tu sais bien que mon style est né pour la satire ; Mais mon esprit, contraint de la désavouer, Sous ton règne étonnant ne sait plus que louer. [Boileau, Epîtres]

    Louer que, avec le subjonctif. Je vous loue fort que vous ne reconduisiez pas ; c'était pour en mourir. [Sévigné, 44]

    Fig. Je loue le torticolis qui vous a empêché d'avoir la fatigue de manger avec ces gens-là. [Sévigné, 5 janv. 1676]

    Fig. Il se dit des choses qui sans parler font un éloge. Ici, messieurs, mon silence le loue plus que mes paroles. [Fléchier, Oraisons funèbres]

  • 2Se louer, vpron Se donner des louanges à soi-même. Il est malséant de se louer soi-même. Pendant qu'ils [les grands] ignorent l'économie et la science d'un père de famille, et qu'ils se louent eux-mêmes de cette ignorance. [La Bruyère, IX.]

    Se donner réciproquement des louanges. L'autre jour, suivant à la trace Deux ânes, qui, prenant tour à tour l'encensoir, Se louaient tour à tour, comme c'est la manière. [La Fontaine, Fables]

  • 3Se louer de quelqu'un, de quelque chose, témoigner qu'on en est satisfait. Mais vous vous louez fort aussi du roi son frère. [Corneille, Attila] Pour un qui s'en louera, dix mille s'en plaindront. [La Fontaine, Fables] Je ne cesse de me louer de sa société. [Sévigné, 473] Je me suis fort louée à Mlle de Scudéry de l'honnête procédé de M. de Péruis. [Sévigné, 18 déc. 1673] Vos prêtres... Des bontés d'Athalie ont lieu de se louer. [Racine, Athalie]

    Se louer de quelqu'un, se féliciter des rapports qu'on a avec lui. Se louer de quelqu'un, se louer d'un grand, phrase délicate dans son origine, et qui signifie sans doute se louer soi-même, en disant d'un grand tout le bien qu'il nous a fait. [La Bruyère, IX.]

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