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méditation

nf (mé-di-ta-si-on ; en vers, de cinq syllabes)
  • 1Action de méditer. La méditation que je fis hier m'a rempli l'esprit de tant de doutes qu'il n'est plus désormais en ma puissance de les oublier. [Descartes, Méditations] Semblable en quelque chose à cet ancien que l'on dit qui se creva les yeux pour n'être pas distrait dans ses méditations philosophiques. [Fontenelle, Amontons.] Enfin, comme dit Josèphe, la guerre était pour eux [les Romains] une méditation, la paix un exercice. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence] Ma tête, fatiguée et presque épuisée par quarante ans de méditations profondes. [D'alembert, Lett. au roi de Pr. 15 août 1776] L'esprit humain ne peut rien créer ; il ne produira qu'après avoir été fécondé par l'expérience et la méditation. [Buffon, Récept. Acad.] Il est des hommes pour qui une méditation profonde est un besoin ; tout ce qui est difficile leur paraît grand. [Condorcet, Duhamel.] S'il est un genre de littérature où l'homme, pour ainsi dire, domine l'écrivain, où la vie active ait besoin de fortifier et d'éclairer les méditations du cabinet, certes c'est l'histoire. [Villem. Littér. franç. 18e siècle, 2e part. 4e leç.]

    Au sens actif, la méditation d'un esprit, l'action d'un esprit qui médite. C'est ici [l'oraison funèbre de M. de Montausier] une effusion de mon coeur, plutôt qu'un ouvrage et une méditation de mon esprit. [Fléchier, Oraisons funèbres]

    Au sens passif, la méditation d'une chose, la méditation dont une chose est l'objet. Je fais une allée nouvelle qui m'occupe ; je paye mes ouvriers en blé, et ne trouve rien de solide que de s'amuser, et de se détourner de la triste méditation de nos misères [les souffrances de la Bretagne]. [Sévigné, 27 oct. 1675] Je reconnais dans ses écrits l'homme que je retrouvais en moi, et leur méditation m'apprenait à tirer de moi-même la jouissance et le bonheur que tous les autres vont chercher si loin d'eux. [Rousseau, Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogues] Ce spectacle [des ruines] tourna mon esprit vers la méditation des temps passés, et suscita dans mon coeur des pensées graves et profondes. [Volney, Ruines, 1]

    Anciennement, chambre des méditations, chambre disposée dans certains monastères pour méditer. Parmi les superstitions dangereuses de ces temps, il y en avait une capable d'égarer les esprits : c'était une chambre de méditations ; les murs étaient peints de représentations de démons, de tourments et de flammes, éclairés d'une lueur sombre ; une imagination sensible et faible en était souvent frappée jusqu'à la démence. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]

  • 2Écrit composé sur un sujet de dévotion, de philosophie. La première Méditation de Descartes. Je suis ravi de ce que vous goûtez le livre de M. de Laval et les Méditations sur la grâce. [Pascal, ib. 1] Ou couvrir chez Thierry d'une feuille encor neuve Les Méditations de Buzée et d'Hayneuve. [Boileau, Epîtres]

    Poëme d'un caractère élégiaque sur la contemplation de Dieu, de la nature, de l'homme. Les Méditations de Lamartine.

  • 3Oraison mentale ; goût pour cette oraison. Les religieux font la méditation. Entrer en méditation. Cette personne qui a assurément bien plus de vertu et de méditation que moi. [Pascal, Lettres] Ni les divertissements, ni les fatigues des voyages, ni aucune occupation ne lui faisait perdre ces heures particulières qu'elle destinait à la méditation et à la prière. [Bossuet, Oraisons funèbres]
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