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maltôte

nf (mal-tô-t')
  • 1Impôt levé sous Philippe le Bel, pour la guerre contre les Anglais.
  • 2Perception d'un droit qui n'est pas dû.
  • 3Toute espèce de perception d'impôts. Le roi a envoyé dix compagnies du régiment des gardes à Angers, pour y vivre à discrétion, à cause de quelque maltôte que l'on y a voulu imposer, et qu'ils n'ont pas voulu souffrir. [Patin, Lettres choisies] Ils [les séditieux] le cherchaient [le chancelier] pour immoler, se disaient-ils, cette âme vénale, ce protecteur des maltôtes. [La Rochefoucauld, Mémoires] Je suis bien aise d'avertir le lecteur qu'il y a quantité de pièces impertinentes qu'on fait courir sous mon nom, et entre autre une satire contre les maltôtes ecclésiastiques. [Boileau, Epîtres] On y avait mis cette maxime [dans un mémoire envoyé à Rome] : " Le clergé doit contribuer aux charges de l'État, quoi qu'en dise l'Ancien Testament ; " on en conclut que l'auteur entendait mieux le langage de la maltôte que celui de la religion. [Montesquieu, L'esprit des lois] L'art de la maltôte est toujours inventé après coup et lorsque les hommes commencent à jouir de la félicité des autres arts. [Montesquieu, ib. XXX, 12] Ce livre [l'Esprit des lois], plein de grandes vues, attaque la tyrannie, la superstition et la maltôte, trois choses que les hommes détestent. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]
  • 4Le corps des maltôtiers.
  • 5Autrefois nom donné au bateau d'octroi sur la Seine à Paris, dit aujourd'hui patache.

REMARQUE

1. Maltôte n'est plus employé comme terme d'administration. Il ne sert plus que comme terme historique ou expression de dénigrement appliquée aux impôts.

2. Dans maltôte, l'accent circonflexe représente l'l d'étymologie (maltolte).

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