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manant

nm (ma-nan)
  • 1 Terme d'ancienne pratique. Habitant d'un bourg ou d'un village. Les manants et habitants de telle paroisse. L'orgueil du plus puissant potentat ne peut arracher à la religion d'autre prière que celle qu'elle offre pour le dernier manant de la cité. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Terme d'ancien droit féodal, synonyme de vilains, roturiers, hommes de poesté, sujets de la justice féodale, à raison de ce qu'ils étaient levants et couchants dans le ressort de la juridiction justicière ; manants qui, comme les vilains, ont pris le sens péjoratif de grossier, rustre.

  • 2 Absolument, dans le langage ordinaire, mais archaïque, un paysan. Et, comme l'on fait maintenant, Battaient quelquefois le manant. [Scarron, Virgile travesti] Ésope conte qu'un manant, Charitable autant que peu sage, Un jour d'hiver se promenant à l'entour de son héritage, Aperçut un serpent sur la neige étendu. [La Fontaine, Fables] Un amateur de jardinage Demi bourgeois, demi manant. [La Fontaine, ib. IV, 4] Le roi fit venir le soldat : Est-il vrai, dit-il d'un visage sévère, que vous avez volé cet homme ? Sire, dit le soldat, je ne lui ai pas fait tant de mal que Votre Majesté en a fait à son maître : vous lui avez ôté un royaume, et je n'ai pris à ce manant qu'un dindon. [Voltaire, Histoire de Charles XII]
  • 3Aujourd'hui, par extension, homme grossier, mal élevé. C'est un manant, qui ne sait pas vivre. Marton a pour amant mon cocher, qui est une espèce de manant qui n'entend pas trop raison. [Le Grand, Galant coureur, SC. 5]
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