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maniéré, ée

part. passé (ma-nié-ré, rée) de maniérer
  • 1Plein de manière, d'affectation. Cet homme est fort maniéré. Elle en fera des singes maniérés ou d'étourdis polissons. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Fi des coquettes maniérées ! [Béranger, Chansons]

    Il se dit des choses. Il y a [au théâtre] une certaine dignité maniérée dans le geste et dans le propos, qui ne permet jamais à la passion de parler exactement son langage. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse] Ce ton maniéré du pays de Vaud où les femmes prennent le bel esprit pour l'esprit du monde et ne savent parler que par épigrammes. [Rousseau, Les confessions]

  • 2En littérature, en peinture, en sculpture, etc. qui a de la manière, où il y a de la manière. Des figures, des draperies maniérées. Cet édifice est d'un goût maniéré. Lamotte était moins étudié que Fontenelle dans sa prose ; mais, dans ses fables, toutes les fois qu'il a voulu être naïf, il a été maniéré. [Marmontel, Éléments de littérature] Les finesses du langage de Racine n'ont jamais rien de maniéré ni d'affecté : c'est la grâce unie à la noblesse ; c'est la plus élégante facilité. [Marmontel, ib. t. VII, p. 464]
  • 3 nm Le maniéré, le style, le genre maniéré. Le contraste mal entendu est une des plus funestes causes du maniéré. [Diderot, Pensées sur la peinture] Le maniéré, toujours insipide, l'est beaucoup plus en marbre ou en bronze qu'en couleur. [Diderot, Observ. sur la sculpt. Oeuv. t. XV, p. 310]

    Aujourd'hui on le dit même des personnes. Cet écrivain est un maniéré. L'école des maniérés.

REMARQUE

Conrart avait essayé d'introduire maniéreux ; mais le mot ne prit pas.

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