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marchand, ande

nm et nf (mar-chan, chan-d')
  • 1Celui, celle qui fait profession d'acheter et de vendre. Le plus petit marchand est savant sur ce point : Pour sauver son crédit, il faut cacher sa perte. [La Fontaine, Fables] Sitôt.... Que, retiré chez lui, le paisible marchand Va revoir ses billets et compter son argent. [Boileau, Satires] Il établit des magistrats à qui les marchands rendaient compte de leurs effets, de leurs profits, de leurs dépenses et de leurs entreprises. [Fénelon, Télémaque] Le marchand fait des montres pour donner de sa marchandise ce qu'il y a de pire. [La Bruyère, VI] Un de nos créanciers tourne vers nous ses pas : C'est le marchand fripier qui nous rend sa visite. [Regnard, Les Ménechmes] Si le prince est marchand, toute espèce d'industrie est ruinée. [Montesquieu, L'esprit des lois] La guerre avait ruiné la France, et les marchands la sauvèrent. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] Il est très vrai que, depuis Vasco de Gama, qui doubla le premier la pointe de la terre des Hottentots, ce sont les marchands qui ont changé la face du monde. [Voltaire, Polit. et lég. Fragm. hist. sur l'Inde, I.] Acbar fut le premier qui s'empara de Surate et du royaume de Guzarate, fondé par des marchands arabes devenus conquérants à peu près comme des marchands anglais sont devenus maîtres du Bengale. [Voltaire, ib. XXXIII]

    Marchande, femme qui tient un commerce. Je vis, à travers les vitres d'un comptoir, une jeune marchande de si bonne grâce et d'un air si attirant.... [Rousseau, Les confessions]

    Terme de jurisprudence. Marchande publique, femme qui fait un négoce séparé de son mari, au vu et su de celui-ci.

    Marchand forain, celui qui parcourt, avec des marchandises, les villes, les campagnes, les foires, les marchés.

    Par dénigrement, marchand de soupe, maître de pension, ainsi nommé parce qu'on suppose qu'il spécule sur la nourriture de ses élèves.

    Par dénigrement aussi. Marchand de vers, celui qui fait des vers parce qu'on les lui paye. Marchand de vers, jadis poète. [Chénier M. J. Ép. à J. Delille.]

    Communauté des marchands de Paris, se disait de la réunion de six corporations des drapiers-chaussetiers, épiciers, merciers, pelletiers, bonnetiers et orfévres.

    Fig. Être mauvais marchand, se trouver mauvais marchand, n'être pas bon marchand d'une chose, s'en trouver mal. Les médecins y purgent [en Hollande] d'ordinaire avec des pilules et des poudres chimiques, avec l'antimoine et le vin émétique, dont ils sont fort mauvais marchands. [Patin, Lettres choisies] Et ne fasse plus le méchant ; Il n'en serait pas bon marchand. [Scarron, Poés. div. Oeuv. t. VII, p. 41] S'il en croit être bon marchand, je suis son valet. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Il fit le fier, mais il n'en fut pas bon marchand. [Hamilton, ib. 10]

    Fig. Marchand mêlé, se dit d'une personne chez qui il y a du bon et du mauvais. Paris est un grand lieu plein de marchands mêlés ; L'effet n'y répond pas toujours à l'apparence ; On s'y laisse duper autant qu'en lieu de France. [Corneille, Le menteur] Il [de Brieux] dit des choses fort jolies ; mais quelquefois il en dit aussi qui ne le sont pas ; c'est un marchand mêlé. [Bayle, Lett. à Minutoli, 26 juin 1674]

  • 2Celui qui achète pour son usage. Attirer, faire venir, tromper les marchands. Trouver marchand. Si jamais cette part tombait dans le commerce, Et qu'il vous vînt marchand pour ce trésor caché. [Corneille, Le menteur]

    Aux ventes publiques, lorsque le crieur annonce telle marchandise à tant, on répond : il y a marchand, c'est-à-dire je la prends à ce taux.

    Fig. Ne pas trouver marchand, ne pas trouver à se placer, ne pas trouver d'acheteur, etc. On n'achète pas le rang, une reine qui serait laide ne trouverait pas marchand. [Voltaire, Zadig, ou La destinée]

  • 3Marchand, espèce de canard à large bec, anas perspicillata, L.

    Un autre oiseau porte le nom de marchand, c'est le vautour urubu, gallinaze urubu, Vieillot. Les Portugais les appellent gallinaches et les Français de Saint-Domingue les nomment marchands. [Le P. Labat, Voyage du chevalier des Marchais en Guinée et à Cayenne, t. III, p. 329, éd. Paris, 1730]

  • 4 Adj. Marchand, marchande, qui a les qualités requises pour être vendu. Il lui a fourni tant de blé loyal et marchand.

    Rendre marchand, donner à une marchandise les qualités nécessaires pour qu'elle se débite bien. Ramener des grains avariés à leur état normal et les rendre marchands.

    Prix marchand, le prix auquel les marchands vendent entre eux. J'ai eu le drap de cet habit au prix marchand.

    Nom marchand, nom que les marchands donnent à certains objets de commerce.

    Le sel est marchand, il est permis à tout le monde d'en faire le commerce. Le sel n'est pas marchand, il se vend au compte de l'État.

    Terme de pêche. Morues marchandes, celles qui sont grandes et n'ont point de défauts.

  • 5Place marchande, place commode pour vendre.

    Fig. Quant à vous, mon cher ami, frappez fort ; vous êtes en place marchande pour cela. [D'alembert, Lett. à Voltaire, 13 mai 1759]

    Quartier marchand, quartier habité par un grand nombre de marchands.

    Ville marchande, ville où il y a un grand mouvement commercial.

    La rivière est marchande, elle a assez d'eau pour porter les bateaux. Le dégel étant ainsi arrivé depuis quelques jours, et la rivière par conséquent devenue marchande, Corresp. de Colbert, III, 42 (lett. du 22 janv. 1666).

    Navire, bâtiment marchand, navire destiné à porter des marchandises.

    Marine marchande, les bâtiments et les équipages employés par le commerce, par opposition à marine de l'État ou marine militaire.

    On dit dans le même sens : navigation marchande, flotte marchande, capitaine marchand.

  • 6Qui se livre au commerce. Les nations marchandes. Le mélange des Tyriens et des Africains fit qu'elle [Carthage] fut tout ensemble guerrière et marchande. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Les richesses y [à employer des troupes étrangères] mènent naturellement une république marchande : on veut jouir de ses biens, et on croit tout trouver dans son argent. [Bossuet, ib. III, 6]
  • 7Dans un sens méprisant. Peu distingué, peu noble. Il ne se peut rien de plus marchand que ce procédé. [Molière, Les précieuses ridicules]

PROVERBES

Dîné de procureur, soupé de marchand, se disait à cause que les marchands ne pouvaient manger à leur aise que le soir.

Riche marchand et pauvre poulaillier, le métier de poulaillier passant pour mauvais.

De marchand à marchand il n'y a que la main, c'est-à-dire, les marchands font leurs traités sans écrire et en se touchant dans la main.

Il faut être marchand ou larron, se dit pour exciter ceux qui achètent à se fier à la parole de celui qui vend.

N'est pas marchand qui toujours gagne, c'est-à-dire tout marchand est exposé à perdre ; et fig. on doit s'attendre à des contrariétés, à des vicissitudes dans les affaires de la vie.

Marchand qui perd ne peut rire.

Ce n'est pas le profit du marchand, se dit à celui qui offre un prix beaucoup au-dessous de la valeur de la chose.

Vous avez trompé le marchand, se dit à celui qui a acheté une chose à vil prix.

La foire sera bonne, voici les marchands, se dit quand on voit arriver plusieurs personnes dans une compagnie.

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