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menteur, euse

adj. (man-teur, teû-z')
  • 1Se dit des personnes qui mentent. Les lèvres menteuses sont en abomination au Seigneur. [Sacy, Bible, Prov. de Salom. XII, 22] Des prophètes menteurs la troupe confondue. [Racine, Athalie] L'homme est né menteur. [La Bruyère, XVI] Toutes les passions sont menteuses. [La Bruyère, IV] Ces oracles menteurs d'un temple méprisable. [Voltaire, Sémiramis] Menteur comme tous les gens d'esprit, qui ne balancent guère à supprimer ou à ajouter une circonstance légère à un fait lorsqu'il en devient plus comique ou plus intéressant. [Diderot, Opinions des anciens philosophes] Mentir pour son avantage à soi-même est imposture, mentir pour l'avantage d'autrui est fraude, mentir pour nuire est calomnie, c'est la pire espèce de mensonge ; mentir sans profit ni préjudice de soi ni d'autrui n'est pas mentir : ce n'est pas mensonge, c'est fiction. [Rousseau, Les rêveries d'un promeneur solitaire] Celui qui ne peut faire un mensonge qu'en rougissant n'est point encore menteur. [Genlis, Ad. et Théod. t. I, p. 44, dans POUGENS]

    Familièrement. Menteur comme un arracheur de dents, homme qui dit beaucoup de mensonges ; locution tirée de ce que l'arracheur de dents promet à ses pratiques de ne pas les faire souffrir.

    On dit dans le même sens : menteur comme une épître dédicatoire, comme un panégyrique ; menteur comme un valet, comme un laquais. Il était menteur comme un valet. [Scarron, Le Roman comique]

    Terme de chasse. Chien menteur, celui qui cèle la voie pour gagner le devant, ou qui crie à faux.

    Dans l'Écriture, tout homme est menteur, c'est-à-dire tout homme est sujet à tromper. Je suppose néanmoins que le livre qui fait mention de César, ne soit pas un livre profane écrit de la main des hommes qui sont menteurs. [La Bruyère, XVI]

  • 2Il se dit aussi des choses dont on compare l'apparence trompeuse à un mensonge. Toutes leurs voluptés sont courtes et menteuses. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Sottes prétentions, grandeurs qui nous flattez, Est-il rien de menteur comme vos vanités ? [Rotrou, Venceslas] Si ce front n'est menteur, vous approuvez mon choix. [Rotrou, Véritable Saint Genest] Funeste aveuglement ! perfide jalousie ! Récit menteur, soupçons que je n'ai pu celer. [Racine, Bajazet] Un roi sage, ennemi du langage menteur, Écarte d'un regard le perfide imposteur. [Racine, Esther] Madame, voilà donc cet ennemi terrible ; De vos songes menteurs l'imposture est visible. [Racine, Athalie]

    Argument menteur, argument des sophistes grecs, par lequel on prétendait démontrer qu'il n'y a point d'évidence réelle ; on le présentait sous cette forme : Épiménide dit que les Crétois sont menteurs ; or Épiménide est Crétois, donc il a menti, et les Crétois ne sont pas menteurs ; mais si les Crétois ne sont pas menteurs, Épiménide étant Crétois a dit vrai, etc.

  • 3 nm et f Menteur, menteuse, celui, celle qui ment, qui a l'habitude de mentir. Un menteur est toujours prodigue de serments. [Corneille, Le menteur] Et même qui mentirait Comme Ésope et comme Homère, Un vrai menteur ne serait. [La Fontaine, Fables] Il faut parler, mes pères, il faut le nommer, ou souffrir la confusion de n'être plus regardés que comme des menteurs indignes d'être jamais crus. [Pascal, Les provinciales] C'était la plus intrépide menteuse que j'aie connue. [Marivaux, Le paysan parvenu]

    Fig. Je n'ai jamais cherché les baisers que nous vend Et l'hymne dont nous berce avec sa voix flatteuse La popularité, cette grande menteuse. [Hugo, Les voix intérieures]

    Menteur d'hiver, celui qui dit qu'il n'a pas froid quand il gèle.

PROVERBES

Il faut qu'un menteur ait bonne mémoire, c'est-à-dire une bonne mémoire lui est indispensable pour qu'il ne se coupe pas, ne se contredise pas. ....Un menteur qui n'a pas de mémoire Se décèle d'abord ... [Destouches, Le glorieux]

On attrape plus vite un menteur qu'un voleur, c'est-à-dire les mensonges se découvrent facilement.

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