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milice

nf (mi-li-s')
  • 1L'art et l'exercice de la guerre. Végèce a écrit sur la milice des anciens.

    Expédition militaire. Les prodiges dont Dieu avait accompagné ses prédications [de saint Bernard] pour exciter les chrétiens à cette milice sacrée [croisade] furent traités de faiblesse et de crédulité. [Massillon, Panég. St Bern.]

    Dans ces deux sens, il n'est plus guère usité.

    Fig. et en termes d'éloquence sacrée. J'appelle toujours déserteur de la milice de Jésus-Christ celui qui n'a plus le christianisme dans le coeur. [Bourdaloue, Jugem. dern. 1er avent, p. 67] Tout le temps de la vie présente est une milice continuelle, dit Job, est le temps des peines et des combats. [Massillon, Profess. relig. 2]

  • 2Corps de troupes, armée ; en ce sens, il ne s'emploie guère que dans le style soutenu. Rome encor pauvre et attachée à l'agriculture nourrissait une milice admirable. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] La nouvelle milice qu'il fallut lever. [Bossuet, ib.] De tout cela [les qualités du peuple romain] s'est formée la meilleure milice et la politique la plus prévoyante, la plus ferme et la plus suivie qui fut jamais. [Bossuet, ib.] Les rebelles s'étaient saisis des arsenaux et des magasins ; et, malgré la défection de tant de sujets, malgré l'infâme désertion de la milice même, il était encore plus aisé au roi de lever des soldats que de les armer. [Bossuet, Oraisons funèbres] Sous la discipline du prince d'Orange, son oncle maternel, il apprit l'art de la guerre en qualité de simple soldat.... on le vit en ce dernier rang de la milice ne refuser aucune fatigue et ne craindre aucun péril. [Fléchier, Oraisons funèbres] C'est là qu'on vit ce dont il n'y a peut-être pas deux exemples de plus, des milices toutes nouvelles égaler dans le premier combat l'intrépidité des vieux corps. [Voltaire, Histoire de Charles XII]

    Fig. Il [P. L. Courier] s'est mis [dans le Pamphlet des pamphlets] en cause commune avec Socrate, Pascal, Cicéron, Franklin, Démosthènes, saint Paul, saint Basile ; il s'est environné de ces grands hommes comme d'une glorieuse milice d'apôtres de la liberté de penser, de publier, d'imprimer. [Carrel, Oeuvres, t. V, p. 213]

  • 3Anciennement, levées faites parmi les hommes en état de porter les armes. À l'instant toutes les milices s'armèrent, les grands seigneurs envoyèrent leurs hommes. [Michelet, Hist. de France, t. II, p. 277]

    Particulièrement, dans l'ancienne monarchie, levées de bourgeois et de paysans faites par voie du sort, soit pour recruter l'armée, soit pour former des régiments provinciaux. Tomber à la milice. Apprenez que l'établissement des milices n'est point le malheur de la France.... que ces milices, qui sont la pépinière des armées, contribuèrent à sauver la France dans les dernières campagnes du maréchal de Villars. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] J'ai manqué souvent d'ouvriers à la campagne, j'ai vu que les sujets manquaient pour la milice. [Voltaire, Correspondance] S'il y a des corvées à faire, une milice à tirer. [Rousseau, Écon. 3]

    Fig. Soldat de la milice, homme qui n'a aucun avancement dans sa profession.

  • 4 Fig. et dans le style élevé. Les milices célestes, les anges. Le même cantique que nous avons chanté avec la milice céleste, dans le mystère de sa bienheureuse nativité. [Bourdaloue, Exhort. Crucif. et mort de J. C. t. II, p. 201]

    Milice céleste, se dit aussi des bienheureux. Paraissez sur vos nues tonnantes, innombrables soldats, antiques légions de la patrie ; fameuses milices de la France, et maintenant milices du ciel, paraissez. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Enfin, milice céleste se dit quelquefois des astres. Ce n'est pas sans raison que les anciens disaient la milice céleste ; jamais armée ne s'est moins écartée de ses rangs et n'a marché avec plus de discipline. [Bailly, Hist. astron. mod. t. I, p. 347]

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