mitiger
vt (mi-ti-jé. Le g prend un e devant a et o : mitigeant, mitigeons)
- 1Rendre quelqu'un moins entier, moins vif, moins rigoureux. L'expérience mitigea ce caractère absolu et enthousiaste.
- 2Rendre quelque chose moins intense, moins vif, moins dur. Mitiger la douleur, les passions. Mitiger une proposition.
Ils [M. et Mme de Grignan] ont ici une petite fille qui, sans avoir la beauté de sa mère, a si bien mitigé et radouci l'air des Grignans, qu'elle est en vérité fort jolie
. [Sévigné, à Bussy, 27 janv. 1692]Les physionomies, par le commerce que les hommes ont ensemble, contractent je ne sais quoi de liant qui les mitige
. [Marivaux, dans DESFONTAINES]Les Anglais, dans qui la nature a mis l'esprit d'indépendance, les adoptèrent [les réformes de Luther], les mitigèrent, et en composèrent une religion pour eux seuls
. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]Solon mitigea le système politique de Dracon
. [Diderot, Opinions des anciens philosophes] - 3Se mitiger, vpron Devenir moins absolu, moins rigoureux.
On apprend que ces hérétiques [les Albigeois] se mitigeaient quelquefois à l'égard du mariage
. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]Il me semblait que mon homme se mitigeait, qu'il était plus flatteur que zélé, plus généreux que charitable
. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***]
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