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mode [1]

nm (mo-d')
  • 1 Terme de philosophie. Manière d'être qui ne peut exister indépendamment des substances, quoiqu'elle puisse être conçue à part abstraitement. Le mode est un accident que l'on conçoit nécessairement dépendant de quelque substance. [Rohault, Physique, dans RICHELET] Comment une substance quelconque périrait-elle ? tout mode se détruit, l'être reste. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] La figure et le mouvement dépendent d'une cause qui est extérieure au corps ; ce ne sont donc pas des propriétés essentielles ; ce sont de simples modes, mais qui ont leur fondement dans les attributs essentiels de la matière : la figure dans l'étendue, le mouvement dans la solidité. [Bonnet, Considérations sur les corps organisés] Les modes dérivent des attributs. [Bonnet, Oeuv. mêlées, t. XVIII, p. 78]
  • 2 Terme de logique. Modification d'une proposition, ce qui la rend modale.

    Certain ordre dans le raisonnement, ou dans la manière d'argumenter, qui dépend de la nature des propositions. Modes du syllogisme, les différentes manières dont les quatre sortes de propositions (l'affirmative, la négative, l'universelle et la particulière) se combinent trois à trois pour former un syllogisme.

  • 3 Terme de jurisprudence. Clause qui modifie l'effet d'un acte d'après un événement incertain, mais dépendant de la volonté de celui qui doit profiter de la disposition modale.
  • 4Dans le langage ordinaire, forme, méthode. Mode de gouvernement, d'administration, d'enseignement, etc.
  • 5 Terme de grammaire. Nom donné aux différentes formes du verbe employées pour affirmer plus ou moins la chose dont il s'agit, et pour exprimer non pas le temps, mais les différents points de vue auxquels on considère l'existence ou l'action. Les modes sont, en français, l'indicatif, l'impératif, le subjonctif, le conditionnel, l'infinitif et le participe. Les modes s'accordent entre eux, c'est-à-dire que, dans deux propositions qui se commandent, si la première est au présent, la seconde doit être mise au présent ; si la première est au passé, la seconde doit être aussi au passé : je veux que vous fassiez cela ; je voulais, j'ai voulu, j'avais voulu que vous fissiez cela.

    Modes personnels, ceux qui, dans les verbes, ont des personnes. Modes impersonnels, l'infinitif et le participe.

    Modes obliques ou indirects, s'est dit autrefois de tous les modes des verbes autres que l'indicatif.

  • 6 Terme de musique ancienne. Certaine disposition de l'échelle des sons, où les anciens reconnaissaient : 1° un diapason plus ou moins élevé, le mode phrygien étant d'un ton plus haut que le dorien, et d'un ton au-dessous du lydien, etc. ; 2° une position différente du demi-ton, qui se trouvait au troisième degré dans le dorien, au second dans le phrygien, au premier dans le lydien, etc. ; 3° un caractère particulier, la fermeté et l'énergie dans le dorien, la fureur bachique dans le lydien, et dans l'ionien, l'agrément et une douceur un peu efféminée. Le Pentateuque se chantait à Jérusalem sur un mode plein et doux. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne] Néron, maître du monde et dieu de l'harmonie, Qui sur le mode d'Ionie Chante en s'accompagnant de la lyre à dix voix. [Hugo, Odes et ballades]

    Fig. La muse me toucha d'un magique rameau, Et d'un mode inconnu m'enseigna l'harmonie. [Millevoye, Élégies, II, Bûcher de la lyre.] [Byron] Ta voix, sur un mode infernal, Chante l'hymne de gloire au sombre dieu du mal. [Lamartine, Méditations poétiques]

    Fig. Le mode thébain, la poésie lyrique semblable à celle de Pindare, qui était de Thèbes. Lutteurs.... Venez vaincre dans nos fêtes, Afin d'obtenir des poëtes Un chant sur le mode thébain. [Hugo, Odes et ballades]

    Terme de plain-chant. Disposition de l'échelle des sons analogue aux modes des Grecs, mais déterminée : 1° par la place des demi-tons ; 2° par l'étendue, qui était pour chacun d'une octave ; 3° par la finale, c'est-à-dire par la note qui devait terminer le chant dans chaque mode ; 4° par la dominante, c'est-à-dire par la note qui occupait la plus grande partie du chant ; 5° par la distinction des modes authentiques et des modes plagaux, le mode plagal étant d'une quarte au-dessous de l'authentique correspondant, avec la même note pour finale ; 6° par le caractère grave, triste, joyeux qu'on y reconnaissait. Dans le plain-chant, quand la finale d'un chant en est aussi la tonique, et que le chant ne descend pas jusqu'à la dominante, le mode s'appelle authentique ; mais, si le chant descend ou finit à la dominante, le mode est plagal. [Rousseau, Dictionnaire de la musique]

    Terme de musique moderne. Disposition des sons de la gamme, déterminée par la place du demi-ton, qui occupe le troisième degré dans le mode majeur, et le second dans le mode mineur.

    Mode majeur, celui où la tierce et la sixte, au-dessus de la tonique, sont majeures.

    Mode mineur, celui où la tierce et la sixte, au-dessus de la tonique, sont mineures.

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