modération
nf (mo-dé-ra-sion ; en vers, de cinq syllabes)
- 1Vertu de celui qui se modère.
La modération est comme la sobriété : on voudrait bien manger davantage, mais on craint de se faire mal
. [La Rochefoucauld, Prem. pens. n° 8]Montrons de la modération.... ayons du coeur dont nous soyons les maîtres, une valeur qui n'ait rien de farouche
. [Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre]La modération que le monde affecte n'étouffe pas les mouvements de la vanité ; elle ne sert qu'à les cacher
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Notre ministre a fait voir à toute la terre que sa modération durant quarante ans était le fruit d'une sagesse consommée
. [Bossuet, Oraisons funèbres]Examinez sa sagesse dans une condition privée, sa modération dans les plus grandes dignités de la cour....
[Fléchier, Oraisons funèbres]Travaillez avec modération pour travailler longtemps
. [Maintenon, Lettres]La modération, je le sais assez, souvent n'est que le sceau de l'orgueil
. [Massillon, Oraisons funèbres et sermons]À tes discours altiers, à cet air de menace, Je veux bien opposer la modération
. [Voltaire, Les Scythes]Tout vouloir est d'un fou ; l'excès est son partage ; La modération est le trésor du sage
. [Voltaire, 4e discours.]Il faut chercher la félicité souveraine dans la modération du désir
. [Diderot, Opinions des anciens philosophes]Il se dit aussi au pluriel.
Et vous faites voir Des modérations qu'on ne peut concevoir
. [Molière, Les femmes savantes] - 2Action de rendre moindre. La modération d'une taxe. La modération d'une peine, d'une amende.
Il a apporté une modération à cette permission générale
. [Pascal, Les provinciales]
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3Action de rendre moins rigoureuse une règle.
Beaucoup de mes pièces en manqueront [de l'unité de lieu], si l'on ne veut point admettre cette modération. [Corneille, Disc. des trois unités.]
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