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mordant, ante [1]

adj. (mor-dan, dan-t')
  • 1Qui mord, qui entame. J'entends crier la dent de la lime mordante. [Delille, Les Géorgiques, traduction de Virgile]

    Terme de chasse. Bête mordante, nom donné à certaines bêtes qui se défendent avec les dents ; telles que le sanglier, le renard, le blaireau, le loup, la loutre, etc.

  • 2 Fig. Qui a une qualité corrosive. L'eau-forte est mordante.

    Terme de médecine. Chaleur mordante, chaleur du malade qui semble mordre la main du médecin qui le touche.

  • 3 Fig. Dont la parole mord en quelque sorte, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu'une femme en furie ou Gautier en plaidant. [Boileau, Satires] Ils sont d'ordinaire plus mordants que des avocats, et plus emportés que des jansénistes. [Voltaire, Œdipe] Le Grammont dont les mémoires ont été écrits par Antoine Hamilton, son beau-frère, était un roué de première classe, avec beaucoup d'esprit et très mordant. [Duclos, Oeuvr. t. X, p. 234] Le mordant et ingénieux Lucien, un des meilleurs écrivains et des plus beaux esprits du siècle de Trajan et de Marc-Aurèle. [Bonnet, Paling. XXI, 4]

    Il se dit aussi des choses. . . . Quand Juvénal, de sa mordante plume, Faisait couler des flots de fiel et d'amertume. [Boileau, Satires] Juvénal, élevé dans les cris de l'école, Poussa jusqu'à l'excès sa mordante hyperbole. [Boileau, L'art poétique] Le génie déclamateur et mordant de Juvénal. [Rollin, Histoire ancienne] Le poëte, qui a la réputation d'avoir eu quelquefois de tristes salaires pour ses vers mordants. [Lesage, Le diable boiteux] On ne peut pas calomnier ; mais la médisance la plus mordante en dédommage. [Genlis, Veillées du château t. III, p. 386, dans POUGENS] Mme de Montespan, dans tous ses entretiens particuliers avec Louis, lançait les traits les plus mordants sur le caractère de Mme de Maintenon. [Genlis, Mme de Maintenon, t. I, p. 239, dans POUGENS]

  • 4Qui fait sur l'ouïe une impression forte et comparée à quelque chose qui mord. Le son de sa voix était net, plein, bien timbré ; une belle voix de basse, étoffée et mordante, qui remplissait l'oreille et sonnait au coeur. [Rousseau, Les confessions]
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