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moucher [1]

vt (mou-ché)
  • 1Presser les narines pour en faire sortir les mucosités. Il [Diogène] vit un jour un homme qui se faisait chausser par un esclave ; tu ne seras pas content, dit-il, jusqu'à ce qu'il te mouche ; de quoi te servent tes mains ? [Rollin, Histoire ancienne]

    Absolument. Si cet enfant pouvait moucher, il serait soulagé. Le tabac fait moucher.

    nm Action de moucher, de se moucher. Tous les mouchers, toussers.... [Pascal, Pensées] Le fréquent moucher [de la duchesse de Bourgogne] répondait aux cris du prince son beau-père. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

  • 2Moucher du sang, rendre du sang par le nez en se mouchant.
  • 3 Par extension, ôter le bout du lumignon qui empêche une chandelle de bien éclairer. Vous ferez encore des mouchettes et des vases destinés pour y éteindre ce qui aura été mouché des lampes. [Sacy, Bible, Exode, XXV, 38] En feignant de la moucher, Qu'on éteigne la lumière. [Béranger, Censure.]

    Moucher une chandelle avec le pistolet, tirer si juste que la balle coupe la mèche. Vous aurez le plus grand plaisir du monde à voir moucher des chandelles à coups de pistolets, toutes les fois que vous en voudrez avoir le passe-temps. [Scarron, Lettres, Oeuv. t. I, p. 188]

    Populairement. Moucher quelqu'un, remettre quelqu'un à sa place, lui infliger une correction, le battre. Tu vas te faire moucher, tu vas recevoir une correction, te faire rosser.

  • 4 Terme de marine. Couper l'extrémité d'un cordage qui s'effile, d'une pièce de bois qui ne se termine pas par une surface unie.
  • 5Se moucher, vpron Faire sortir ce qui est dans le nez. Moi, je leur soutiens qu'un homme qui n'a pas l'air que nous avons en France, est un homme qui fait tout de mauvaise grâce, qui ne sait ni marcher, ni s'asseoir, ni se lever, ni tousser, ni cracher, ni éternuer, ni se moucher ; qu'il est par conséquent un homme sans manières. [Boissy, Français à Lond. sc. 1] Mais quand on voit arriver la secousse, Qu'avant la fin le parterre à grand bruit Se mouche, tousse, Tout est dit. [Panard, Oeuv. t. III, p. 378, dans POUGENS] On voit, dans Juvénal, un mari demander le divorce, parce que sa femme se mouchait souvent. [Mongez, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. IV, p. 308]

    Il n'a pas le loisir de se moucher, se dit d'un homme fort occupé.

PROVERBES

Qui se sent morveux se mouche (voir MORVEUX).

Il ne se mouche pas du pied, c'est un homme habile, intelligent, résolu. Certes, monsieur Tartufe, à bien prendre la chose, N'est pas un homme, non, qui se mouche du pied. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]Un des tours d'agilité familiers aux anciens saltimbanques consistait à saisir le pied à deux mains et à se le passer vivement sous le nez. De là, cette façon de parler triviale pour dire un homme grave, digne, considérable : c'est un homme qui ne se mouche pas du pied.

Il ne se mouche pas du pied, il y paraît sur sa manche, se dit quand, ne croyant pas à l'habileté du personnage dont il est question, on veut faire tourner le proverbe à son désavantage ; car, qu'il y paraisse sur la manche, c'est signe de malpropreté.

Cela était bon du temps qu'on se mouchait sur la manche, se dit pour mépriser une coutume ancienne. du temps qu'on se mouchait sur la manche, du temps que le monde était fort simple, était comme un enfant. [Génin, Récréat. t. I, p. 89] Ne voudriez-vous point supprimer les mouchoirs, parce qu'autrefois on se mouchait sur la manche ? [Dancourt, Fête de village, I, 2]

Ne pas se moucher sur sa manche, ne pas se laisser mener comme un enfant (lequel se mouche sur sa manche). J'ai grand' peur qu'un bourreau de beau-père ne m'ait promis plus de beurre que de pain ; je ne me mouche pas sur ma manche, comme vous savez, et il en faudrait venir.... [Scarron, le Marquis ridicule, dans GÉNIN, Récréat. t. I, p. 88]

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