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musqué, ée

part. passé (mu-ské, skée) de musquer
  • 1Imprégné de musc. Un vêtement musqué. Un homme musqué. Quand un galant musqué lui offre ce service. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]

    Papier musqué, papier qui sent le musc. Voici le papier musqué pour le premier acte [papier où étaient des vers corrigés] ; il n'y aura qu'à l'ajuster avec quatre petits pains. [Voltaire, Correspondance]

    Fig. et familièrement. Messe musquée, la dernière messe, où assistent ordinairement les gens du grand monde.

  • 2Il se dit aussi de certaines choses dont l'odeur a quelque rapport avec celle du musc. Les bisons ou boeufs à bosse du nord de l'Amérique ont une si forte odeur, qu'ils ont été appelés boeufs musqués par la plupart des voyageurs. [Buffon, Quadrupèdes]

    Rosier musqué, rosier qui porte la rose muscade.

  • 3Qui a la saveur du musc. Poire musquée. Canard musqué.
  • 4 Fig. et familièrement. Qui a trop d'apprêt, de manières, qui affecte les ornements futiles. Écrivain, orateur, poëte musqué. Style musqué. Phrases musquées. Père Ver-Vert cher à plus d'une Hébé, Gras comme un moine et non moins vénérable, Civilisé, musqué, pincé, rangé. [Gresset, Ver-Vert]

    Comédie musquée, comédie dont le dialogue, manquant de naturel, est semé de petits traits maniérés.

    Paroles musquées, paroles obligeantes et flatteuses, maniérées.

  • 5 Fantaisies musquées, toutes sortes de petits bijoux inutiles qui ne servent qu'à la propreté, ou à la curiosité, qui sont entre les mains des gens élégants, des curieux. [Furetière, Dict.]

    Fig. On ne saurait avoir trop de fantaisies musquées, ou point musquées, il n'importe [il s'agit d'attachements]. [Sévigné, 113] Cette Bible et cet Évangile ne répondent pas à toutes les fantaisies musquées des gens. [Marivaux, Le paysan parvenu]

    L'Académie dit que fantaisies musquées signifie fantaisies singulières, bizarres ; cette locution, qui d'ailleurs a vieilli, n'a que le sens indiqué par Furetière ; seulement elle pouvait se prendre figurément.

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16 On a dit familièrement envoyer une chose toute musquée, pour dire l'envoyer en l'accompagnant de choses honnêtes, et sans qu'il en coûte ni soins ni argent à celui à qui on l'envoie. [Dictionnaire de l'Académie Française] (inusité aujourd'hui). Dès que sa pension est échue, le trésorier la lui envoie toute musquée. ib.] Deux ans après, savoir en 1680, il [Bossuet] me fit obtenir des dispenses musquées pour ma charge de trésorier de France, lesquelles m'auraient coûté 1400 livres, suivant le tarif de ce temps-là. [É. Miller, Pierre Taisand]
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