nargue
- Peu de cas, dédain témoigné.
Les commissaires [qui jugèrent Charles 1er] se saisissent d'Ingoldsby ; Cromwell lui met de force la plume entre les doigts avec de grands éclats de rire.... au surplus, cette nargue abominable se retrouve souvent dans l'histoire ; les plus grands révolutionnaires de France étaient bavards, indiscrets....
[Chateaubriand, Les quatre Stuarts]Dire nargue d'une chose, exprimer le peu de cas qu'on en fait.
Faire nargue à quelqu'un, à quelque chose, le braver avec mépris.
Impénétrables à leurs traits, Nous ferons nargue à leurs attraits [des femmes]
. [Corneille, Mélanges poét.]Et sans qui les bergers, dans une paix profonde, Feraient nargue au bonheur des plus grands rois du monde
. [Corneille Th. Berger extravag. I, 2]Je fais nargue au babil, et, qui plus est, ma foi, Je me moque de ceux qui se moquent de moi
. [Corneille Th. Dom Bertran de Cigarral]Nos vins font nargue aux vôtres, nos vins sont très supérieurs aux vôtres.
En forme d'interjection, dans un sens analogue.
Et nargue pour tous ceux qui n'en sont pas contents
. [Scarron, Le Jodelet, ou Le maître valet]Nargue de ceux qui me faisaient la guerre
. [La Fontaine, Mandr.]Tiens-toi gai, buvons frais, et nargue du vieillard
. [Destouches, Dissip. I, 9]Connaissez-vous sur l'Hélicon L'une et l'autre Thalie [la comédie franchement gaie, et la comédie larmoyante, cultivée par la Chaussée] ? L'une est chaussée et l'autre non ; Mais c'est la plus jolie ; L'une a le rire de Vénus, L'autre est froide et pincée ; Honneur à la belle aux pieds nus ; Nargue de la chaussée
. [Piron, Épigr. contre la Chaussée.]L'amour, l'amitié, le vin Vont égayer ce festin ; Nargue de toute étiquette
. [Béranger, B. vin et fillette.]V. Hugo a dit nargue à : Barons, nargue au saint-père, et nargue à l'empereur ! Burgraves, II, 1.
- rechercher