niais, aise
adj. (ni-ê, ê-z')
- 1 Terme de fauconnerie. Qui n'est pas encore sorti du nid, et qui a été pris au nid, en parlant des oiseaux de vol. Un faucon niais.
- 2 Fig. Qui est simple et encore sans usage du monde. Un garçon niais. Une fille niaise.
- 3Il se dit des manières, du ton, etc. Tournure niaise.
Cette mine entre douce et niaise est passée en une autre toute contraire, et il ne m'est plus rien resté qui ne soit changé
. [Voiture, Lettres]J'ai la tête assez belle, avec beaucoup de cheveux gris, les yeux doux, mais un peu égarés, et le visage assez niais
. [Voiture, ib. 78]Elle affecte toujours un ton de voix languissant et niais
. [Molière, Critique de l'école des femmes] - 4Qui annonce la sottise ou l'inexpérience. Une démarche niaise.
Ces soupirs ridicules et ces larmes niaises qui font rire tout le monde
. [Molière, Critique de l'école des femmes]Ces sortes de pléonasmes [Trois sceptres, à son trône attachés par mon bras, Parleront au lieu d'elles et ne se tairont pas, Nicom., I, 1] sont les plus vicieux ; ils retombent quelquefois dans ce qu'on appelle le style niais : Hélas ! s'il n'était pas mort, il serait encore en vie
. [Voltaire, Comm. Corn.] - 5 nm et f Un niais, une niaise.
Faire, contrefaire le niais, faire semblant d'être simple.
C'est un niais de Sologne, il est de ces niais de Sologne qui ne se trompent qu'à leur profit, il est adroit et alerte sur ce qui regarde son intérêt et il contrefait le simple.
La place des niais, la meilleure place.
Des niais, sans prier, je me mets en la place
. [Régnier, Satires]Populairement. C'est de la graine de niais, c'est une chose qui ne peut tromper que les plus simples.
- 6 Adv. Parler niais, parler niaisement.
Rire niais, rire niaisement.
La femme de Montchevreuil était une grande créature maigre, jaune, qui riait niais
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]
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