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obligé, ée

part. passé (o-bli-jé, jée) d'obliger
  • 1Lié par quelque chose dont on ne peut se dégager. Elle sera obligée à son voeu ; et elle accomplira effectivement tout ce qu'elle aura promis et juré. [Sacy, Bible, Nombr. XXX, 45] Je me retire pour ne me voir point obligé à recevoir ses compliments. [Molière, George Dandin] Je me tiens obligé de vous désabuser. [Pascal, Les provinciales] Quoique personne n'ignore les grandes qualités d'une reine dont l'histoire a rempli l'univers, je me sens obligé d'abord à les rappeler à votre mémoire. [Bossuet, Oraisons funèbres] Il avait créé des officiers obligés à porter du secours [en cas d'incendie]. [Fontenelle, Czar Pierre.]
  • 2Qui est d'usage, qui est commandé par l'usage, dont on ne peut se dispenser. C'est le complément obligé.

    En musique, partie obligée, partie qu'on ne pourrait retrancher sans gâter l'harmonie et surtout sans détruire le chant. Ouverture pour piano et violon obligé. L'opposé d'obligé est ad libitum, par exemple : première symphonie de Beethoven arrangée pour le piano avec violon obligé et violoncelle ad libitum. Récitatif obligé, récitatif accompagné et coupé par les instruments, par opposition à celui qui n'est accompagné que de simples accords de piano et de basse.

  • 3Attaché par un lien de reconnaissance ; qui a une obligation. L'abbesse lui fait réponse qu'elle et ses filles se sentent infiniment obligées de ses bontés. [Patru, Plaidoyer 5, dans RICHELET] Il y a des âmes basses qui se tiennent obligées de tout, et il y a des âmes vaines qui ne se tiennent obligées de rien. [St-evrem. dans GÉNIN, Dict. de Molière.] Je vois bien que vous vous intéressez pour l'Église ; vous lui êtes bien obligée ; il y a seize cents ans qu'elle gémit pour vous. [Pascal, Lettres] Elle [Mlle de Méri] me témoigna l'autre jour qu'elle savait en gros les malheurs de mon fils... je me tins obligée de cette curiosité, et je lui contai tout le détail de nos misères. [Sévigné, 6 nov. 1680]

    Je vous suis fort obligé de votre attention, de la peine que vous avez prise, c'est-à-dire je vous suis fort redevable. Hé ! mon Dieu ! nous vous serons obligées de la dernière obligation, si vous nous faites cette amitié. [Molière, Les précieuses ridicules]

    On dit souvent par forme de remercîment : je vous suis bien obligé, et, par ellipse, bien obligé.

    Bien obligé, se dit quelquefois ironiquement. Bien obligé ; Mais moi, je veux sortir, voilà la différence. [Collin D'harleville, Opimiste, V, 2]

    Substantivement. M'avoir rendue son obligée. [Rotrou, Bélisaire] Lorsqu'on lui demande une grâce, c'est lui qui paraît l'obligé. [Bossuet, Oraisons funèbres] De tous ses obligés l'ingratitude extrême. [Collé, Dupuis et Desronais, I, 3]

    Je suis votre obligé, votre obligée, se dit à quelqu'un dont on a reçu un service.

  • 4Qui est tenu par quelque engagement de payer ou de faire. On reçoit une certaine somme en demeurant obligé pour davantage. [Pascal, Les provinciales]

    Substantivement. Le principal obligé, le principal débiteur, pour le distinguer de la caution.

  • 5 nm Un obligé, un acte passé entre un maître et un apprenti, sous des conditions réciproques.
  • 6 nm Obligé, s'est dit de ceux qui, afin de payer leur passage aux îles, engageaient leurs services pour un certain temps.
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