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opiniâtrer

vt (o-pi-ni-â-tré)
  • 1Soutenir en opiniâtre. Après que le temps, qui consume tout, a fait cesser celle [douleur] qu'elles avaient en effet, elles ne laissent pas d'opiniâtrer leurs pleurs, leurs plaintes et leurs soupirs. [La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales] On ne saurait opiniâtrer plus mal à propos une affaire. [Sévigné, 21 janv. 1689]

    Absolument. L'évêque de Saint-Omer a été à l'extrémité.... il a opiniâtré de n'être point saigné avec une grosse fièvre, une inflammation ; le médecin anglais le fit saigner par force. [Sévigné, 17 janv. 1680]

  • 2Contredire, contrarier quelqu'un de manière à le rendre opiniâtre. N'opiniâtrez point cet enfant.
  • 3S'opiniâtrer, vpron S'attacher à une opinion avec ténacité. Ne vous opiniâtrez point à cela. Vous vous étiez toujours opiniâtré à le refuser. [Pascal, Les provinciales] J'apprends qu'elle [Mme de Marboeuf] s'opiniâtre à ne voir aucun médecin. [Sévigné, 28 janv. 1685] Lorsqu'il voit que, malgré toute son indifférence, on s'opiniâtre à le rechercher.... [Bourdaloue, 14e dim. après la Pentec. Dominic. III, p. 430]

    Se tenir avec constance. Il [Masnau, un des juges de Fouquet et malade d'une colique néphrétique] se fit traîner à la chambre de justice, il y souffrit des douleurs inconcevables ; M. le chancelier le vit pâlir, il lui dit : Monsieur, vous n'en pouvez plus, retirez-vous. Il lui répondit : Monsieur, il est vrai, mais il faut mourir ici. M. le chancelier le voyant quasi s'évanouir lui dit, le voyant s'opiniâtrer.... [Sévigné, à Pompone, 17 déc. 1664]

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4Opiniâtrer (avec un nom de chose pour sujet) quelqu'un dans quelque chose, faire qu'il s'y attache avec opiniâtreté. Cette promesse opiniâtre ce prince dans sa résolution. [Corneille, Dess. d'Andr.]
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