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pétrir

vt (pé-trir ; du temps de Ménage on prononçait pêtrir, écrit souvent paistrir)
  • 1Détremper de la farine avec un liquide, la remuer, et en faire de la pâte. Pétrir du pain.

    Absolument Ce boulanger pétrit bien.

    Par extension. L'un pétrit dans un coin l'embonpoint des chanoines. [Boileau, Le lutrin] Je songe que les sucs alimentent l'abeille, Elle en pétrit son miel, en bâtit son palais. [Delille, Im. I]

  • 2Presser l'argile pour en lier les différentes parties et leur donner de la consistance.

    Fig. Mourir sans vider mon carquois, Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange Ces bourreaux barbouilleurs de lois ! [Chénier, Odes et Iambes]

    Fig. Dieu nous a tous pétris du même limon, il nous a tous faits semblables et égaux. On dirait que le ciel est soumis à sa loi [du noble infatué], Et que Dieu l'a pétri d'autre limon que moi. [Boileau, Satires] Soit.... Que d'une débonnaire et généreuse argile On ait pétri mon âme innocente et facile. [Chénier, Épît. 4]

  • 3Presser avec les mains comme on fait pour la pâte. Cet usage où l'on est de plier l'esprit de nos enfants, comme les femmes caraïbes pétrissent la tête des leurs. [Voltaire, Dialogue de Pégase et du vieillard] On dit que plusieurs sages femmes prétendent, en pétrissant la tête des enfants nouveau-nés, lui donner une forme plus convenable : et on le souffre ! [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]
  • 4 Fig. Composer, former. De vous et de Mme du Fresnoi, on en pétrirait une personne dans le juste milieu : vous êtes aux deux extrémités. [Sévigné, 4 mars 1672] Qui ne croirait que la tendre nature, En pétrissant l'homme sa créature.... [Rousseau J.-b. Allég. II, 3] À mon plaisir j'ai pétri sa jeune âme. [Voltaire, l'Enf. prod. I, 1]
  • 5Se pétrir, vpron Être pétri. Cette argile se pétrit facilement.

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6 Fig. Pétrir le coeur, former les dispositions morales, les volontés d'une personne. Le coeur de l'abbé [de Coulanges] est pour vous comme si je l'avais pétri de mes propres mains. [Sévigné, Lett. à Mme de Grignan, 18 mai 1671, dans Lett. inédites, éd. Capmas, t. I, p. 125]

Il avait paru douteux que Mme de Sévigné se fût servie de cette locution ; mais le nouveau manuscrit lève tous les doutes.

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