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péquin

nm (pé-kin)
  • Terme d'argot militaire. Nom que les militaires sous Napoléon Ier donnaient par dérision aux bourgeois et qui s'est conservé depuis. On raconte que, le maréchal Augereau prononçant le mot de péquin devant M. de Talleyrand, celui-ci demanda ce que signifiait péquin, et le maréchal lui répondit : Nous autres militaires, nous appelons péquin tout ce qui n'est pas militaire. - Et nous, reprit M. de Talleyrand, nous appelons militaire tout ce qui n'est pas civil. Si vous reculiez [étrangers envahissant la France], peu d'entre vous iraient conter à leurs enfants ce que c'est que la France en tirailleurs, n'ayant ni héros, ni péquins. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    On écrit aussi pékin. Je ne peux pas m'habituer à voir un bourgeois, un pékin, disons le mot, affublé de moustaches comme un grognard de la vieille garde. [Ch. de Bernard, la Peau du lion, § III]

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PÉQUIN. - ÉTYM. Ajoutez : Le texte suivant porterait à croire que péquin n'est pas un terme de soldats : Péquin : terme injurieux qui équivaut à ignorant, sot, imbécile ; homme intéressé, avare au dernier degré ; c'est aussi un sobriquet que les soldats se donnent entre eux. [D'hautel, Dict. du bas langage, 1808] D'Hautel se trompe ; péquin était une qualification non que les soldats se donnaient entre eux, mais donnaient à ceux qui n'étaient pas militaires (voy. au Dictionnaire l'anecdote de Talleyrand et Augereau). Voici un renseignement traditionnel qui donnerait quelque chose de positif sur l'origine de ce mot. Péquin daterait de la fête de la Fédération, suivant le dire d'un général qui y assistait, dire transmis de bouche en bouche jusqu'à la personne qui m'en a fait part : à cette fête, il y avait des délégués militaires, et des délégués des cantons ; ces derniers, on les nomma par abréviation des cantons ; la plaisanterie vit dans cantons la ville de la Chine et y substitua le nom de la capitale, Pékin.

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