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pastoral, ale

adj. (pa-sto-ral, ra-l')
  • 1Qui appartient aux pasteurs ou bergers. Habit pastoral. Des chants pastoraux. Après Abraham on trouve Isaac son fils, et Jacob son petit-fils, imitateurs de sa foi et de sa simplicité dans la même vie pastorale. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Une loi pastorale venue de quelque petit peuple breton, ou portée par quelque peuple germain. [Montesquieu, L'esprit des lois] Je vois que tous les poëtes ont eu raison de faire l'éloge de la vie pastorale, que le bonheur attaché aux soins champêtres n'est point une chimère. [Voltaire, Correspondance]
  • 2Qui peint la vie champêtre. Poésies pastorales. Le poëme pastoral, dont on prétend qu'il [Daphnis] conçut la première idée, fort perfectionné dans la suite par deux poëtes de Sicile, Stésichore d'Himère et Diomus de Syracuse. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]

    Genre pastoral, nom donné aux compositions en vers ou en prose, où l'on fait parler des bergers, dans le langage qui leur est propre. Il y en a [des parties de l'Astrée de d'Urfé] qui sont de la dernière perfection dans le genre pastoral. [Fontenelle, Disc. sur l'églog.]

    nm Terme de littérature. Le pastoral, le genre pastoral. Le pastoral tombe facilement dans la fadeur. Presque tout le pastoral de ces églogues [de Ronsard] consiste à avoir appelé Henri II, Henriot, Charles IX, Carlin, et Catherine de Médicis, Catin ; il est vrai qu'il avoue lui-même qu'il n'a pas suivi les règles. [Fontenelle, Disc. sur l'églog.]

    nf Pastorale, pièce de théâtre dont les personnages sont des bergers et des bergères. Les Italiens, en imitant les tragiques grecs et les comiques latins, ne les égalèrent pas ; mais ils firent de la pastorale un genre nouveau, dans lequel ils n'avaient point de guides et où personne ne les a surpassés. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Lamotte donna peu de temps après avec Destouches la pastorale d'Issé, qui n'eut pas moins d'applaudissements que l'Europe galante. [D'alembert, Éloges, Lamotte.]

    Petit roman appartenant au même genre. Lisez Daphnis et Chloé, madame, c'est la meilleure pastorale... [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Pastorale a signifié assez longtemps comédie. J'ai connu une dame, dit Ségrais, qui ne pouvait s'empêcher d'appeler les comédies des pastorales, longtemps après qu'il n'en était plus question. [Clément Et Delaporte, Anecdoctes dram. mot Clorise.]

    Terme de musique. Une pastorale, morceau de musique instrumentale, dont le chant imite celui des bergers. La pastorale de Beethoven, dite aussi symphonie pastorale.

    Sorte de danse dont l'air est à deux temps, et dans le caractère de la musette, sur des paroles relatives à l'état des bergers, Dict. de danse, 1787.

  • 3 Fig. Qui appartient aux pasteurs spirituels. Des discours tenus en chaire ou des écrits pastoraux publiés et distribués. Sa sainteté, jointe à sa vigilance pastorale, est une chose qui ne peut se comprendre. [Sévigné, 21 sept. 1684]

    Instruction pastorale, se dit de certains ouvrages de religion que les évêques, en qualité de pasteurs spirituels, publient pour l'instruction de leurs diocésains.

    Substantivement. Une pastorale. M. Jean Georges le Franc, évêque du Puy en Velay, dit, dans son immense pastorale aux habitants du Puy.... [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    nm Pastoral, titre d'un ouvrage de saint Grégoire sur les devoirs du pape et des évêques.

    Terme de liturgie. Pastoral, livre où sont contenues les prières, les cérémonies, les fonctions qui tiennent à l'épiscopat.

  • 4La pastorale, grosse poire d'automne, assez longue, cendrée et tachée de roux.

REMARQUE

L'Académie dit que pastoraux au pluriel n'est pas usité. Faux scrupule ; rien n'empêche d'employer ce pluriel.

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PASTORALE. Ajoutez : - REM. Hardy, dans une de ses préfaces, se fâche contre les courtisans qui disaient pastorelle ou pastourelle ; car pastorelle, dit-il, est le féminin du bon vieux mot français pastoureau ; et il adopte la dénomination de pastorale, que réprouve, au contraire, avec beaucoup d'aigreur P. de Landunenson, Art poétique. [Sainte-beuve, Tableau de la poésie française au XVIe siècle, Paris, 1869, in-12, p. 238]
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