peigner
vt (pè-gné)
- 1Démêler, arranger les cheveux, les poils, nettoyer avec un peigne. Peigner ses cheveux, sa barbe. Peigner la crinière d'un cheval.
Elle [l'histoire de l'empire d'Orient] nous montre de misérables eunuques qui n'avaient appris qu'à peigner des femmes et à filer, érigés tout d'un coup en chefs de conseil et en capitaines généraux
. [Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour]Cet espion rapporta [à Xerxès] qu'il avait trouvé les Lacédémoniens hors des retranchements, qui se divertissaient aux exercices militaires, et qui peignaient leur chevelure ; c'était leur manière de se préparer au combat
. [Rollin, Histoire ancienne]Toute ta science ne se borne point à bien faire un message, à savoir peigner une perruque
. [Dancourt, Déroute du pharaon, sc. 11]Par extension. Peigner du lin, du chanvre.
Fig.
S'il vous en faut encore une autre [tête], je vous abandonne celles de Pompignan, Fréron et Trublet, que vous avez déjà si bien peignées [dont vous vous êtes tant moqué]
. [D'alembert, Lett. à Volt. 18 oct. 1760] - 2Chez les fleuristes, arranger toutes les parties d'une fleur, afin de la rafraîchir.
- 3Peigner à l'eau, peigner la laine trempée dans de l'eau de savon ; peigner à l'huile, peigner la laine arrosée d'huile pour la laver après.
- 4 Terme de marine. Peigner les bouts d'un toron ou d'un cordage, les détortiller et en gratter le chanvre avec un couteau pour le nettoyer et l'effiler.
- 5Fig. En termes de beaux-arts et de littérature, travailler, soigner, châtier, polir. Peigner son style.
- 6 Fig. et populairement. Battre, maltraiter.
J'aurais, ma foi, bien voulu qu'elle s'y fût frottée ; je vous l'aurais peignée en enfant de bonne maison
. [Comte de Caylus, (GROSLEY), Écosseuses, Oeuv. t. X, p. 528, dans POUGENS.] - 7Se peigner, vpron Peigner ses cheveux.
Il veut partir à jeun ; il se peigne, il s'apprête
. [Boileau, Le lutrin]Populairement. Se prendre aux cheveux et par suite, se battre.
Voilà où les chats se peignent, voilà où est la difficulté.
- rechercher