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penser [1]

vt (pan-sé)
  • 1Trouver en réfléchissant, imaginer, combiner (ce qui est le sens le plus voisin du latin pensare, peser, méditer). J'ai pensé une chose qui vous tirera d'affaire. Entendre vos raisons, qui se rapportent fort à celles qu'on a déjà pensées. [Sévigné, 17 mai 1680] Ne puis-je pas penser après eux [Horace et Boileau] une chose vraie, et que d'autres encore penseront après moi ? [La Bruyère, I] Celui qui taille des colonnes, ou qui élève un côté d'un bâtiment, n'est qu'un maçon ; mais celui qui a pensé tout l'édifice, et qui en a toutes les proportions dans sa tête, est le seul architecte. [Fénelon, Télémaque]

    S'imaginer. Pensez la joie qu'auront nos femmes. [Vaugelas, Q. C. 301] Quant au surplus, je le laisse à penser. [La Fontaine, Rich.] Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis. [La Fontaine, Fables] Des circonstances que vous n'aviez pas même pensées. [Massillon, Carême, Pardon des offenses.]

  • 2Avoir dans l'esprit. Enfin, que ne pense-t-on point quand on pense toujours, avec beaucoup de silence et de loisir ? [Sévigné, 11 mai 1680] La liberté qu'on se donne de penser tout ce qu'on veut [en fait de religion], fait qu'on croit respirer un air nouveau. [Bossuet, Oraisons funèbres] Ils croiraient s'abaisser dans leurs vers monstrueux, S'ils pensaient ce qu'un autre a pu penser comme eux. [Boileau, L'art poétique] Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! [Racine, Britannicus] Il est beau d'écrire ce qu'on pense ; c'est le privilége de l'homme ; dans toute notre Italie on n'écrit que ce qu'on ne pense pas ; ceux qui habitent la patrie des Césars et des Antonins n'osent avoir une idée sans la permission d'un jacobin. [Voltaire, Candide, ou L'optimiste] On ne dit pas tout ce qu'on pense, et on ne crie pas tout ce qu'on dit. [Delavigne, D. Juan, III, 7]
  • 3Dans le style philosophique. Penser une chose, en faire une pensée, une idée. Je pense les choses telles qu'elles sont, et elles se trouvent conformes à ma pensée, car elles sont comme je les pense. [Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même] Les âmes des hommes que l'Eternel créa par sa seconde idée après avoir pensé les anges. [Chateaubriand, Les Natchez]

    Dans un style élevé et hardi, penser des pensées, entretenir certaines pensées. Nous savons qu'elle [la reine régente] a toujours imité Dieu, dont elle porte sur le front le caractère ; elle a toujours pensé des pensées de paix. [Bossuet, Sermons]

  • 4Croire, juger. Je pense mes raisons meilleures que les vôtres. Je ne sais qu'en penser. Il est difficile d'en penser du bien. Je n'en pense ni bien ni mal. Car, soit que je vous pense ingrate ou secourable. [Régnier, Élégies] Nous apprendrons ce que nous devons penser de nos afflictions. [Massillon, Avent, Afflict.] Que pensez-vous qu'il m'en a coûté pour le mettre dans l'état où il est ? [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]

    Ne pas savoir que penser d'une personne, d'une chose, ne pas pouvoir s'en former une opinion. Il y en a un assez grand nombre qui ne savent qu'en penser et qui décideraient volontiers la question à croix ou pile. [Diderot, Pensées philosophiques]

    À ce que je pense, suivant mon idée.

  • 5 vi Exercer son esprit en combinant des idées. ....Les Anglais pensent profondément ; Leur esprit, en cela, suit leur tempérament ; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences. [La Fontaine, Fables] Ils [les compilateurs] ne pensent point : ils disent ce que les auteurs ont pensé. [La Bruyère, I] Quiconque a le loisir de penser, ne voit rien de mieux à faire que d'être vertueux. [Fontenelle, Homberg.] C'est par cette lâche habitude de n'oser penser par eux-mêmes, et de puiser leurs idées dans les débris des temps où l'on ne pensait pas, que dans la ville des plaisirs [Paris] il était encore des moeurs atroces. [Voltaire, La princesse de Babylone] Citer la pensée des vieux auteurs qui ont dit le pour et le contre, ce n'est pas penser. [Voltaire, Dialogue de Pégase et du vieillard] Quiconque pense fait penser. [Voltaire, Frag. sur l'hist. XXIX.] Penser et laisser penser, c'est la consolation de nos faibles esprits dans cette courte vie. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Il me choisit pour l'aider à penser ; Trois mois entiers ensemble nous pensâmes, Lûmes beaucoup et rien n'imaginâmes. [Voltaire, Le pauvre diable] L'esprit une fois en effervescence y reste toujours, et quiconque a pensé, pensera toute sa vie. [Rousseau, Correspondance] L'homme pense, et dès lors il est maître des êtres qui ne pensent pas. [Buffon, Anim. domest.] Un homme qui pense ne se contente pas de recueillir des faits ; il cherche à les lier entre eux. [Sennebier, Art. d'observ. dans POUGENS] Sans penser, écrivant d'après d'autres qui pensent. [Chénier, l'Invention.]
  • 6Former en son esprit des pensées, des idées. Je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et, remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. [Descartes, Discours de la méthode] Il disait que nous ne pouvions avoir d'idées que de ce qui avait passé par nos sens ; mon fils disait que nous pensions indépendamment de nos sens : par exemple, nous pensons que nous pensons. [Sévigné, 25 sept. 1680] La difficulté consiste moins à deviner comment la matière pourrait penser, qu'à deviner comment une substance quelconque pense. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Ils ont pensé avant de chercher comment on pense ; il fallait même qu'il s'écoulât des siècles pour faire soupçonner que la pensée peut être assujettie à des lois ; et aujourd'hui le plus grand nombre pense encore sans former de pareils soupçons. [Condillac, Log. obj. de cet ouv.] Donner son attention, se ressouvenir, imaginer, comparer, juger, réfléchir, sont des manières de penser qui appartiennent à l'entendement. [Condillac, Tr. anim. II, 10]

    Penser finement, noblement, avoir des pensées fines, nobles.

    Penser subtilement, avoir des pensées subtiles. [De deux écrivains qui ont blâmé Montaigne] l'un ne pensait pas assez pour goûter un auteur qui pense beaucoup ; l'autre pense trop subtilement pour s'accommoder des pensées qui sont naturelles. [La Bruyère, I]

  • 7Croire, juger. Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense. [La Fontaine, Fables] Le péril est pressant plus que vous ne pensez. [Racine, Mithridate]

    Vous n'en êtes pas où vous pensez, c'est-à-dire vous vous mécomptez grandement. Je le ferai connaître, Et vous montrerai bien.... Qu'on n'est pas où l'on pense en me faisant injure. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]

  • 8Avoir telle ou telle opinion, manière de voir. Nos caractères se ressemblent, il pense comme moi. [Marivaux, L'épreuve] Si César et Pompée avaient pensé comme Caton, d'autres auraient pensé comme firent César et Pompée. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence] Arbitre des humains, daigne veiller sur eux [mes enfants] ; Qu'ils pensent comme moi, mais qu'ils soient plus heureux. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]

    Liberté de penser, la liberté de professer les opinions que l'on croit bonnes.

    Façon de penser, opinion, jugement.

    Familièrement. Dire à quelqu'un sa façon de penser, lui exprimer sans ménagement ce qu'on pense, lui faire des reproches, des remontrances.

    Penser tout haut, faire connaître sans réticence ce qu'on a dans l'esprit, ne pas se gêner pour exprimer son opinion.

    Penser bien, mal de, avoir bonne, mauvaise opinion de. Penser trop bien de soi, fait tomber tous les jours En des égarements étranges. [Deshoulières, Réflexions diverses.] L'homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même, et ne pense ainsi que de lui-même. [La Bruyère, XI] Tous mes malheurs me viennent d'avoir trop bien pensé des hommes. [Rousseau, Correspondance]

    Bien penser, mal penser, avoir en religion, en morale, en politique des sentiments conformes ou contraires aux véritables principes. Travaillons à bien penser ; voilà le principe de la morale. [Pascal, Pensées]

    Particulièrement. Penser bien, avoir des opinions réputées orthodoxes ou favorables à l'ordre établi ; penser mal, avoir des opinions contraires.

  • 9Réfléchir. Franchement, des plaisirs, des biens de cette sorte Ne sont pas, quand on pense, une chaîne bien forte. [Gresset, Le méchant]

    Il y a beaucoup à penser, c'est une affaire qui exige attention, précaution. Comme il y a beaucoup à penser, je pense beaucoup aussi, et par malheur bien inutilement. [Sévigné, 22 sept. 1687]

    Donner à penser, faire réfléchir, faire rentrer en soi-même. Cette petite chapelle.... qui a soixante-trois toises de longueur, donne bien à penser à notre chapitre, qui croyait être un des plus beaux de France. [Sévigné, 14 oct. 1694]

  • 10Raisonner. Il faut chercher seulement à penser et à parler juste. [La Bruyère, I] Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons expliqué la génération des idées ; dans la seconde, nous avons fait voir comment on doit conduire son esprit : c'est tout ce que renferme l'art de penser. [Condillac, Art de pens. II, 7]
  • 11Penser suivi, sans préposition, d'un verbe à l'infinitif, avoir une idée, une opinion dans l'esprit. Pardonnez-moi, grands dieux, si je me suis trompée, Quand j'ai pensé chérir un neveu de Pompée. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Nous pensions partir aujourd'hui, ma chère fille, mais ce ne sera que demain. [Sévigné, 644] Il poursuit son dessein parricide ; Mais il pense proscrire un prince sans appui. [Racine, Bajazet]

    S'imaginer. Et je pense avoir même entendu quelques voix Nous crier qu'on apprît à dédaigner les rois. [Corneille, Suréna] Qui pensera demeurer neutre.... [Pascal, Pensées] Pensent-ils [les libertins, les esprits forts] avoir mieux vu les difficultés à cause qu'ils y succombent, et que les autres qui les ont vues les ont méprisées ? [Bossuet, Oraisons funèbres] Un discours trop sincère aisément nous outrage : Chacun dans ce miroir pense voir son visage. [Boileau, Satires] On pense voir des fruits, des fleurs fraîches écloses, Et boire le nectar dans un bouquet de roses. [Delille, Les trois règles de la Nature]

    Espérer, se flatter. Armons-nous de courage, et nous ferons trembler Ceux dont les lâchetés pensent nous accabler. [Corneille, Nicomède] Verville retourna souper avec le seigneur du bourg, vieil homme son parent, et dont il pensait hériter. [Scarron, Le Roman comique] Comme un enfant penses-tu me traiter ? [La Fontaine, Rich.] Il pense voir en pleurs dissiper cet orage. [Racine, Andromaque]

    En ce sens il se construit aussi avec que. Qui eût pu seulement penser que les années eussent dû manquer à une jeunesse qui semblait si vive ? [Bossuet, Oraisons funèbres] Pensant qu'au moins le vin dût réparer le reste. [Boileau, Satires] Pensons que, comme nous soupirons présentement pour la florissante jeunesse qui n'est plus.... la caducité suivra, qui nous fera regretter l'âge viril.... [La Bruyère, XI]

  • 12Penser suivi de à, avec un substantif ou un verbe, réfléchir à, songer à, se souvenir de. Et sans penser aux biens où le vulgaire pense. [Régnier, Satires] Par un prompt sacrifice expiez tous vos crimes ; Et surtout pensez bien au choix de vos victimes. [Corneille, La mort de Pompée] Quand nous voulons penser à Dieu, n'y a-t-il rien qui nous détourne, nous tente de penser ailleurs ? [Pascal, Pensées] On me mande qu'il quitte tout pour penser à sa santé. [Sévigné, 557] Un voyage tranquille devient tout à coup une expédition redoutable à ses ennemis [de Louis XIV] ; Gand tombe avant qu'on pense à le munir. [Bossuet, Oraisons funèbres] Ce remède si simple et auquel il eût été si naturel de ne pas penser, produisit une parfaite et prompte guérison, presque miraculeuse. [Fontenelle, Chirac] À quoi voulez-vous qu'il [l'enfant] pense, quand vous pensez à tout pour lui ? [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Puisque je ne puis oublier cet infortuné, j'aime mieux en causer avec toi que d'y penser toute seule. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse] Que vous dirais-je ? je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme marbre.... Dieu ! quand j'y pense encore ! [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Sans y penser, naturellement, sans effort. Elle ravit sans y penser : que fait-elle lorsqu'elle y pense ? [La Fontaine, Lett. XX]

    Pensez à moi, voir MYOSOTIS.

    On a dit penser de. Pensez de vous résoudre à soulager ma peine. [Malherbe, V, 29] Si j'étais en lieu.... de vous donner des conseils, je vous donnerais celui de ne pas penser présentement d'aller à Grignan. [Sévigné, 22 déc. 1675]

    Voiture a dit penser en. Le reste du temps je l'employai à penser en madame votre mère et vous. [Voiture, Lettres]

    Avoir en vue, avoir dessein. Caliste, où pensez-vous ? qu'avez-vous entrepris ? [Malherbe, V, 13] Ils croient être convertis, dès qu'ils pensent à se convertir. [Pascal, Pensées] M. Colbert, qui ne pense qu'à ses finances, et presque jamais à la religion. [Maintenon, Lettres] Un homme de coeur pense à remplir ses devoirs, à peu près comme le couvreur pense à couvrir : ni l'un ni l'autre ne cherchent à exposer leur vie, ni ne sont détournés par le péril. [La Bruyère, II] L'astronome pense aux astres, le physicien pense à la nature, et le philosophe pense à soi. [Fontenelle, Dial. 4, Morts anc.]

    Penser à mal, avoir quelque mauvaise intention.

    Faire ou dire une chose sans penser à mal, la faire, la dire sans mauvaise intention.

    Ne pas se risquer à. Et s'il était ici, peut-être en sa présence Vous penseriez deux fois à lui faire une offense. [Corneille, Nicomède]

    Prendre garde. Vous avez des ennemis, pensez à vous.

    Aspirer. Et moi, par un bonheur où je n'osais penser... [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis]

    Penser à une personne, s'en occuper en idée d'amour, de mariage. Comment, avec un extérieur si peu fait pour plaire, pouvait-il penser à ma soeur ? [Genlis, Théâtre d'éducation, la Bonne mère, III, 2]

  • 13Être sur le point de, en parlant des personnes et des choses. Ce chien, voyant sa proie en l'eau représentée, La quitta pour l'image, et pensa se noyer. [La Fontaine, Fables] Mon tailleur m'a envoyé des bas de soie que j'ai pensé ne mettre jamais. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Ma fille a pensé être mariée ; cela s'est rompu, je ne sais pourquoi. [Sévigné, à Bussy, 6 juin 1668] Mme de Vins est encore ici, les autres à Pompone ; leur hôtel de Paris a pensé brûler. [Sévigné, 5 janv. 1680] Madame la Dauphine ne put tenir plus longtemps les éclats de rire [à une scène plaisante]... la majesté du roi en pensa être ébranlée. [Sévigné, 3 janv. 1689] Ce fut là [auprès de Turenne mort] où M. de Lorges, M. de Roye.... pensèrent mourir de douleur. [Sévigné, 28 août 1675] [Luther] dans la première jeunesse, effrayé d'un coup de tonnerre dont il avait pensé périr. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] C'était à elle [la princesse Sophie] à qui elle [Madame] écrivait ces lettres si étranges que le roi vit et qui la pensèrent perdre à la mort de Monsieur. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    Impersonnellement. M. Bianchini ne manqua pas de sentir toute la joie d'un antiquaire et de se livrer à sa curiosité ; il pensa lui en coûter la vie ; il allait tomber de quarante pieds de haut dans ces ruines. [Fontenelle, Bianchini.] Il pensa bien y avoir en Orient à peu près la même révolution qui arriva, il y a environ deux siècles, en Occident. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence]

    Au sens d'être sur le point, penser se construit sans préposition, avec le verbe à l'infinitif ; Mme de Sévigné a péché contre cet usage : Nous y vîmes.... un chat qui voulut arracher les deux yeux de Mme de la Fayette, et pensa bien d'en passer son envie. [Sévigné, 15 mai 1671]

  • 14Se penser, vpron Croire de soi, sur son compte. Qu'ils sachent que toutes les autres choses dont ils se pensent peut-être plus assurés, comme d'avoir un corps, sont moins certaines [que la notion de Dieu]. [Descartes, Discours de la méthode] Je ne me pensais pas si fort dans sa mémoire. [Corneille, La veuve] Des enfants qui se pensent libres, lorsqu'échappés de la maison paternelle, ils courent sans savoir où ils vont. [Bossuet, Sermons]

    Être pensé. Cela se pensait en secret.

PROVERBES

Honni soit qui mal y pense, il ne faut pas interpréter en mal ce qui peut être innocent.

Il est comme le perroquet de M. de Vendôme, s'il ne dit mot, il n'en pense pas plus, se dit de celui qui ne dit rien parce qu'il n'a rien à dire.

En sens contraire, il ne dit mot, mais il n'en pense pas moins, c'est-à-dire il ne dit rien, mais il garde sa façon de penser. Soit ; mais ne disant mot, je n'en pense pas moins. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]

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1. - REM.

1. On lit dans Mme de Sévigné : Un beau matin nos états donnèrent des gratifications pour cent mille écus ; un bas Breton me dit qu'il pensait que les états allassent mourir, de les voir ainsi faire leur testament, 13 sept 1671. On dirait plutôt aujourd'hui allaient. Allassent indique davantage le doute.

2. Ailleurs Mme de Sévigné écrit à Mme de Grignan, qui était en Provence : Je n'eusse jamais cru que le beurre dût être compté dans l'agrément de vos repas ; je pensais que vous fussiez en Bretagne, 25 juillet 1689. Ici le subjonctif est indispensable ; car la phrase veut dire : j'aurais pensé que vous étiez en Bretagne.

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