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pourpre [1]

nf (pour-pr')
  • 1Matière colorante d'un rouge foncé et éclatant fournie autrefois par un mollusque gastéropode, le murex brandaris, et remplacée aujourd'hui par la cochenille. Les étoffes teintes en pourpre faisaient une des parties les plus considérables du commerce ancien, surtout de celui de Tyr, dont l'industrie et l'extrême habileté avaient porté cette précieuse teinture au plus haut degré de perfection où elle pût être conduite. [Rollin, Histoire ancienne] La teinture en pourpre, qui n'a point été, comme on le croit, absolument perdue, ou du moins qui a été retrouvée il y a environ cinquante ans par la Société Royale de l'Angleterre. [Rollin, ib. t. x. p. 553] On y trouva [à Babylone] cinq mille quintaux de pourpre d'Hermione, qui était la plus précieuse, qu'on y avait amassés pendant l'espace de 190 ans, et qui conservait encore toute sa fleur et tout son lustre. [Rollin, ib. t. VI, p. 370] La pourpre illustre davantage cette belle contrée [la Syrie] ; celle de Tyr a été la première du monde ; elle était vendue à Rome, dans le VIIe siècle, mille deniers au moins la livre. [Pastoret, Instit. Mém. inscr. et belles-lett. t. V, p. 128]
  • 2 Par extension, couleur rouge. Ses joues animées de la plus belle pourpre mêlée au blanc de lait le plus pur. [Voltaire, Zadig, ou La destinée] Les fruits du figuier des Açores paraissaient d'une pourpre éclatante sur les rameaux ombragés. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]
  • 3Étoffe teinte en pourpre, en usage chez les anciens. Ce n'est qu'or et que pourpre dans votre armée. [Vaugelas, Q. C. III, 2] On y voit de tous côtés le fin lin d'Égypte, et la pourpre tyrienne deux fois teinte d'un éclat merveilleux. [Fénelon, Télémaque] Une grande voile de pourpre flottait dans l'air au-dessus du char. [Fénelon, ib. IV]
  • 4Dignité des consuls à Rome et autres magistrats souverains. Mais il peut faire aussi des consuls à son choix De qui la pourpre esclave agira sous ses lois. [Corneille, Sertorius]
  • 5 Fig. Dignité souveraine. Respectez, leur disait-il [aux princes], votre pourpre, respectez votre puissance qui vient de Dieu, et ne l'employez que pour le bien. [Bossuet, Oraisons funèbres] Vous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous la pourpre ? [Bossuet, ib.] L'armée força Théodose III à prendre la pourpre. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Esther, disais-je, Esther dans la pourpre est assise ; La moitié de la terre à son sceptre est soumise. [Racine, Esther] Qui naquit dans la pourpre en est rarement digne. [Voltaire, Brutus]
  • 6 Fig. Dignité des cardinaux. Il [le cardinal de Retz] garde son équipage en faveur de sa pourpre ; je suis persuadée avec joie que sa vie n'est point finie. [Sévigné, 197] Il [Mazarin] avait fait prendre un cours si heureux aux conseils du cardinal de Richelieu, que ce ministre se crut obligé de l'élever à la pourpre. [Bossuet, Oraisons funèbres] Il [Albéroni] fut prêt d'être dégradé, et ne l'évita que par l'intérêt qu'ont tous les cardinaux de rendre la pourpre invulnérable dans ceux mêmes qui la déshonorent. [Duclos, Oeuv. t. V, p. 313]

    Les pourpres, les cardinaux eux-mêmes. Il a sa place dans l'oeuvre [à l'église] après les pourpres et les fourrures. [La Bruyère, XIV]

  • 7 nm Couleur d'un beau rouge foncé qui tire sur le violet. Il couvrit l'horizon d'un or brillant et pur, Pour y répandre ensuite et le pourpre et l'azur. [Perrault, Poésies, dans RICHELET] C'était d'un coquillage marin du genre des buccins ou trompettes que les anciens tiraient leur beau pourpre ; et c'est encore d'un coquillage du même genre, qu'on trouva sur les côtes du Poitou, que l'illustre Réaumur avait tiré le pourpre dont je parle ici. [Bonnet, La contemplation de la nature] Le pourpre éblouissant, le tendre azur des cieux, Le blanc pur et le vert, sont le charme des yeux. [Delille, L'imagination]
  • 8Quelques-uns admettent le pourpre dans le blason pour cinquième couleur, quoiqu'il ne soit proprement qu'un mélange des quatre couleurs reçues ; ils s'en servent pour les raisins, les mûres, etc. et le représentent par des lignes diagonales de gauche à droite.
  • 9 Terme de chimie. Le pourpre de Cassius, considéré par quelques chimistes comme un deutostannate d'or, obtenu en précipitant le chlorure d'or par le protochlorhydrate d'étain, et par d'autres chimistes comme de l'or métallique, qui ne devrait qu'à sa grande division la couleur pourpre qu'il présente ; il s'emploie dans la peinture sur porcelaine.

    Pourpre d'indigo, nom donné à l'acide sulfo-purpurique, qui est un dérivé de l'indigo.

  • 10 Adjectivement. Qui est de la couleur de la pourpre. La couleur pourpre. Un manteau pourpre. Il devint pourpre de colère. Denys le tyran voulut que chacun s'habillât d'une longue robe pourpre. [Fénelon, Aristippe.]

    Vaugelas, Chapelain, Ménage, Th. Corneille ne voulaient pas que pourpre fût pris adjectivement ; l'usage a décidé contre eux ; pourpre est adjectif dès le XIIIe siècle.

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1.

Pourpre romaine, sorte de couleur rouge employée en teinture. La couleur connue sous le nom de pourpre romaine s'extrait du guano. Rev. Britann. avril 1874, p. 338]

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