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préoccuper

vt (pré-o-ku-pé)
  • 1Saisir d'avance (sens qui a vieilli). ....Besoin est-il d'aller au-devant des maux, préoccuper une douleur que nous sentirons assez tôt quand l'occasion en sera venue, et gâter la jouissance du présent par l'appréhension de l'avenir ? [Malherbe, les Épît. de Sénèque, XXIV]
  • 2S'emparer d'avance de l'esprit par une opinion. Je ne prétends pas de préoccuper votre jugement. [Guez de Balzac, Correspondance] L'Église, autorisée par les miracles qui ont préoccupé la créance. [Pascal, Pensées] Tout cela n'aboutit qu'à rendre une âme faible et timide, et qu'à la préoccuper contre les meilleures choses. [Fénelon, Traité de l'éducation des filles] Pour empêcher que de faux rapports ne préoccupent personne à mon désavantage dans des pays aussi éloignés que l'est Genève d'ici. [Bayle, Lett. 26 mars 1691]
  • 3Occuper d'avance l'esprit. ....Si l'intérêt m'avait préoccupée, J'agirais pour César et non pas pour Pompée. [Corneille, La mort de Pompée] Peut-être un songe vain m'a trop préoccupée. [Racine, Athalie]
  • 4Se préoccuper, vpron Avoir l'esprit saisi par une opinion préconçue. Les fausses louanges que les commentateurs lui donnent [à leur auteur] sont souvent cause que des personnes peu éclairées, qui s'adonnent à la lecture, se préoccupent et tombent dans une infinité d'erreurs. [Malebranche, De la Recherche de la vérité]

REMARQUE

C'est une faute fort commune aujourd'hui d'employer se préoccuper pour s'occuper. Tous nos ministres à la Chambre des députés, quand on leur signale une difficulté, disent qu'ils s'en préoccupent ou s'en sont préoccupés ; et tous les journaux répètent cette mauvaise locution.

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