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préférer

vt (pré-fé-ré. La syllabe fé prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je préfère ; excepté au futur et au conditionnel : je préférerai, je préférerais)
  • 1Se déterminer en faveur d'une personne, d'une chose plutôt que d'une autre. Et n'a-t-il pas raison [l'Ecclésiaste] de préférer la simplicité d'une vie particulière.... aux soucis et aux chagrins des avares, aux songes inquiets des ambitieux ? [Bossuet, Oraisons funèbres] Maintenant qu'elle a préféré la croix au trône, et qu'elle a mis ses malheurs au nombre des plus grandes grâces. [Bossuet, Oraisons funèbres] Vous pensez sans doute comme Julien, ce grand homme si calomnié, qui disait que les amis doivent toujours être préférés aux rois. [Voltaire, Correspondance] Celui qui préfère la vérité à sa gloire peut espérer de la préférer à sa vie. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse] Qu'on ne demande pas s'il faut préférer l'agriculture aux manufactures, ou les manufactures à l'agriculture ; il ne faut rien préférer : il faut s'occuper de tout. [Condillac, Comm. gouv. I, 29]

    Absolument. On n'aime qu'après avoir jugé, on ne préfère qu'après avoir comparé. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Préférer n'est pas sentir, c'est se déterminer, c'est agir. [Bonnet, Essai analytique sur les facultés de l'âme]

    Préférer avec l'infinitif, sans préposition. Il préfère mourir.

    Préférer avec de et l'infinitif. J'ai préféré de payer mes dettes. [Sévigné, 13 juin 1685] Je préférerais de prononcer le discours funèbre de celui à qui je succède, plutôt que de me borner à un simple éloge de son esprit. [La Bruyère, Disc. à l'Acad. fr.] Je [czar Pierre Ier] préférerai de les transmettre [mes peuples] plutôt à un étranger qui le mérite, qu'à mon propre fils qui s'en rend indigne. [Voltaire, Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand]

    Préférer avec que et le subjonctif. Je préfère qu'il parte. [Dictionnaire de l'Académie Française]

  • 2Se préférer, vpron Se donner la préférence à soi-même. C'est un égoïste qui se préfère à tout.

REMARQUE

1. Laveaux a voulu établir une distinction entre préférer suivi d'un infinitif sans préposition, et d'un infinitif et de la préposition, disant que, quand l'infinitif est seul, il ne faut pas de préposition, et qu'il en faut une dans le cas contraire : ainsi on mettrait : il préfère mourir ; mais on mettrait : je préfère de mourir avec vous plutôt que de vous trahir. Cette règle est arbitraire : de peut être mis ou supprimé.

2. Je préfère beaucoup ou de beaucoup l'honnête à l'utile. Les deux se disent et sont bons.

3. Il ne faut pas traiter préférer comme un comparatif, et dire : je préfère sortir que rester à la maison. En ce cas on remplace préférer par aimer mieux.

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PRÉFÉRER.
2Se préférer. Ajoutez : L'a-t-on jamais vu [Corneille] se préférer à aucun de ses confrères ? [Racine, Disc. acad.]
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