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priver [1]

vt (pri-vé)
  • 1Ôter à quelqu'un ce qu'il a, l'empêcher de jouir de quelque chose. Je te prive, pendard, de ma succession, Et te donne de plus ma malédiction. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Notre siècle a vu un roi se servir de ces deux grands hommes [Condé et Turenne], et, après qu'il en a été privé par la mort de l'un et les maladies de l'autre, exécuter de plus grandes choses.... [Bossuet, Oraisons funèbres] D'un spectacle si doux ne privez point mes yeux. [Racine, Iphigénie en Aulide] Ô superstition ! tes rigueurs inflexibles Privent d'humanité les coeurs les plus sensibles. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]
  • 2Se priver, vpron S'ôter à soi-même un avantage, un bien. Quoi ! ne vaut-il pas mieux, puisqu'il faut m'en priver, La céder [Monime] à ce fils que je veux conserver ? [Racine, Mithridate] Il y a des hommes.... qui se privent eux-mêmes de la société des hommes, et passent leurs jours dans la solitude. [La Bruyère, XI]

    Renoncer à l'usage de quelque jouissance. Il ne faut ni vigueur, ni jeunesse, ni santé pour être avare.... il faut laisser seulement son bien dans ses coffres et se priver de tout. [La Bruyère, XI] Les avares qui se privent du nécessaire sont abandonnés à Plaute et à Molière. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    Par antiphrase, renoncer à quelque chose de douloureux. Il fallait bien souvent me priver de mes larmes. [Racine, Phèdre]

SYNONYME

1. PRIVER, FRUSTRER., On peut priver légitimement quelqu'un de quelque chose, et par un acte d'autorité ; l'idée de trahison ou d'injustice entre toujours dans celle de frustrer. Un père mécontent prive son fils de son héritage ; un frère intrigant et fourbe frustre son frère des droits qu'il avait à la succession paternelle, F. GUIZOT.

2. SE PRIVER, S'ABSTENIR. S'abstenir n'exprime qu'une action, se priver exprime aussi le sentiment qui l'accompagne. On peut s'abstenir d'une chose indifférente ; on ne se prive que d'une jouissance.

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