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réservé, ée

part. passé (ré-zèr-vé, vée) de réserver
  • 1Retenu, en parlant d'une portion de chose, ou d'une chose entre plusieurs. La propriété d'un domaine vendue, mais l'usufruit réservé.

    Biens réservés, biens dont un testateur ne peut disposer au préjudice de ses héritiers. Les biens ainsi réservés au profit des ascendants. [Code Napoléonien]

  • 2Mis à part, mis hors de ce qu'on abandonne. Tout droit réservé. Et, réservé l'amour et le courage, Rien de bon ne me suit. [Théophile, dans JAUBERT] Si nous avons pris un engagement postérieur, le voeu primitif a été réservé. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]
  • 3Gardé pour un autre temps, pour un autre usage, pour une autre occasion, pour une autre personne. Paris et tout le royaume, avec un fidèle et admirable empressement, reconnaît son roi gardé par la Providence et réservé à ses grands ouvrages. [Bossuet, Oraisons funèbres] J'étais donc encore destiné à rendre ce devoir funèbre à très haute et très puissante princesse.... et ma triste voix était réservée à ce déplorable ministère. [Bossuet, Oraisons funèbres] Et j'approuve les soins du monarque guerrier [Alexandre] Qui ne pouvait souffrir qu'un artisan grossier Entreprît de tracer d'une main criminelle Un portrait réservé pour le pinceau d'Apelle. [Boileau, Disc. au roi.] Dans un des parvis aux hommes réservé, Cette femme superbe entre le front levé. [Racine, Athalie] J'ai vu.... mon époux sanglant traîné sur la poussière, Son fils, seul avec moi, réservé pour les fers. [Racine, Andromaque] Chaque jour il se corrige, et il est réservé pour de grandes choses. [Fénelon, Dialogues des morts] Tous les malheurs aux humains réservés. [Voltaire, La méroppe française] La chasse du grand pluvier à Malte était réservée au grand maître de l'ordre, avant que l'espèce de nos perdrix n'eût été portée dans cet île vers le milieu du dernier siècle. [Buffon, Oiseaux] Cette reconnaissance n'est pas un sentiment réservé pour moi seul, tous mes amis le partagent avec la plus tendre vénération. [D'alembert, Lett. au roi de Prusse, 14 nov. 1776]

    Cas réservés, péchés dont on ne peut recevoir l'absolution que du pape ou de l'évêque, ou de prêtres qui ont reçu d'eux un pouvoir spécial. Macette.... Visite les saints lieux, se confesse souvent, A des cas réservés grandes intelligences, Sait du nom de Jésus toutes les indulgences. [Régnier, Satires] Les confesseurs des religieuses n'ont pas les cas réservés, si on ne les leur donne expressément. [Bossuet, Lett. Alb. 41]

    Fig. C'est un cas réservé, se dit d'une chose dont on fait mystère, et que l'on veut faire valoir par ce moyen.

  • 4 Fig. Qui réserve sa conduite, ses paroles, qui se retient de dire ou de faire. Ce qui nous a donné le plus de peine, a été de régler les conversations entre les hommes et les femmes ; car nos pères [jésuites] sont plus réservés sur ce qui regarde la chasteté. [Pascal, Les provinciales] Les prédicateurs doivent être réservés sur les louanges. [Bossuet, Sermons] S'il est réservé, nous l'accusons de dissimulation et de fourberie. [Bourdaloue, Homél. sur l'aveugle-né, Domin. t. IV, p. 481] Il faut qu'un juge se conduise envers ses parties de manière qu'il leur paraisse bien plutôt réservé que grave, et qu'il leur fasse voir la probité de Caton sans leur en montrer la rudesse et l'austérité. [Montesquieu, Disc. à la rentr. du Parlem.] Vous avez peut-être été trop réservé dans vos railleries, et moi trop hardi dans les miennes. [Voltaire, Dialogue de Pégase et du vieillard] Vous devenez mystérieux et réservé ; en amour, ce n'est souvent qu'un ménagement délicat ; en amitié, c'est toujours un crime. [Genlis, Voeux témér. t. I, p. 105, dans POUGENS] C'est pour vous, mes enfants, un avis d'être réservés dans vos liaisons de jeunesse ; car il est difficile de se tirer de celles où l'on s'est engagé, sans y laisser d'amers ressentiments et de cruelles inimitiés. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants] Victorine est réservée, froide même. [Picard, Capitaine Belronde, II, 8]

    Réservé à, avec un infinitif. Autant il était réservé à parler des fautes et des travers d'autrui, autant il aimait a célébrer les belles actions. [D'alembert, Éloges, mil. Maréchal.]

    Substantivement. Sa maîtresse eut d'abord quelque dispute Avec Janot, qui fit le réservé. [La Fontaine, Rich.] Moi-même, il m'a fallu faire le réservé. [Corneille Th. Comtesse d'Orgueil, I, 1]

    Il se dit aussi des choses. Il n'avait point même un certain air réservé et mystérieux qu'ont ordinairement les gens secrets. [Fénelon, Télémaque] Si son maintien réservé n'attirait pas beaucoup les jeunes gens.... [Rousseau, Les confessions]

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