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rabat [1]

nm (ra-ba ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas)
  • 1Ce qui est rabattu ; s'est dit primitivement d'un col garni de dentelles ou même sans garniture, qui laissait le cou des hommes tout à fait à découvert.

    Plus tard, pièce d'une toile fine et empesée, quelquefois même garnie de dentelles, qui tombait sur le devant de la poitrine. Nous causions de mouchoirs, de rabats de dentelles, De ménages de fille.... [Corneille, Gal. du Palais, IV, 10] Hors un gros Plutarque à mettre mes rabats. [Molière, Les femmes savantes] Dites-moi à quoi vous vous en voulez servir [d'un livre] ; Belastre lui répondit brusquement : c'est pour mettre mes rabats en presse. [Furetière, Roman bourgeois, Hist. de Charrosselles, p. 232] Vous êtes trop sérieux, et je trouve qu'un plumet était mieux votre fait qu'un rabat. [Dancourt, la Femme d'intr. III, 5] Si jamais vous rencontrez quelques pédants à grand rabat ou à petit rabat, dites-leur bien, je vous en prie, que jamais ils n'auront ce plaisir de me condamner en mon propre et privé nom. [Voltaire, Correspondance] Ils ressemblent au Scaramouche de l'ancienne comédie italienne, qui volait un rabat de point à Mézétin ; celui-ci déchirait un peu le rabat en se défendant ; et Scaramouche lui disait : Comment ! insolent, vous me déchirez mon rabat. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    Aujourd'hui, partie de l'habillement des ecclésiastiques consistant en un morceau de toile noire qui descend sur la poitrine, et qui est divisé en deux portions oblongues et bordées de blanc. Les membres de certaines congrégations portent des rabats blancs.

    Le rabat blanc est porté par la magistrature, le barreau, le parquet et les professeurs de l'université en robe.

    Les rabats, pour dire les gens qui portent le rabat. La jeunesse est dans notre nasse, Et les hausse-cols font place aux rabats. [Béranger, Messe du St-Es.]

  • 2Feuilles d'une fleur artificielle qui tombent à côté des feuilles supérieures.
  • 3Pièce de peau qui assemble les éclisses d'un soufflet d'orgues.
  • 4 Terme de vénerie. Chasse qui se fait, la nuit, en rabattant les filets sur le gibier qu'on a poussé ; ou le jour, en faisant battre la campagne et pousser le gibier à la rencontre des chasseurs.

    Terme de fauconnerie. Lâcher le rabat, lâcher l'autour après la première secousse.

  • 5 Terme de jeu de quilles. Second coup joué de l'endroit où la boule s'est arrêtée. Faire trois quilles de venue et autant de rabat.
  • 6Toit d'un jeu de paume, qui sert à rejeter, à rabattre la balle.

    Par extension, coup qui vient du rabat.

  • 7Rabat de cage, le dessus d'une cage.
  • 8Morceau de toile dont le cirier se sert pour rabattre ce qui s'élève de la baignoire en tournant.
  • 9 Terme de jurisprudence. Rabat ou rabattement de défaut, suppression de défaut.
  • 10Diminution. Rabat de prix.
  • 11Liqueur noire employée aux Gobelins pour brunir les couleurs ; sauf la gomme, c'est une véritable encre formée d'une décoction de bois de campêche, de noix de galle et de sumac, à laquelle on a ajouté du sulfate de fer, CHEVREUL., Afin de leur bailler l'oeil requis.... il leur sera donné un très léger rabat, avec un peu de galle et de couperose, Règlem. sur les manuf. août 1669, Teinturiers en laine, art. 23.
  • 12Huile de rabat, voir FROISSAGE.
  • 13Nom que l'on donne à la terre des plats et assiettes non vernis, dont la cuisson a été manquée.
  • 14Outil du charron pour tracer des lignes droites.
  • 15Sable argileux servant à dégrossir le marbre.

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- REM. Rabat, au XVIIe siècle, s'est dit non-seulement d'une pièce de la toilette des hommes, mais aussi de cols ou collerettes de femmes. On vous connaît assez, et vous êtes de celles Que mille fois le plâtre a fait passer pour belles, Dont la vertu consiste en de vains ornements, Qui changent tous les jours de rabats et d'amants. [Corneille, Lexique, éd. Marty-Laveaux.]

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