ravage
nm (ra-va-j')
- 1Dégât fait avec violence et rapidité.
Le ravage des champs, le pillage des villes
. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]J'aurais appliqué bien naturellement le ravage d'Érisichthon dans les bois consacrés à Cérès, au ravage que mon fils a fait au Buron, qui est à moi ; je crois qu'il suivra en tout l'exemple de ce malheureux, et qu'enfin il se mangera lui-même
. [Sévigné, 19 juin 1680]Le Jourdain ne voit plus l'Arabe vagabond, Ni l'altier Philistin, par d'éternels ravages, Comme au temps de vos rois, désoler ses rivages
. [Racine, Athalie]Les feux vont s'allumer, et le fer est tout prêt ; Rien ne peut de leur temple [des Juifs] empêcher le ravage
. [Racine, ib. III, 3]Familièrement. Faire ravage dans une maison, y faire beaucoup de désordre, beaucoup de fracas.
- 2Dégât violent causé par les tempêtes, les orages, les pluies, les vents, etc. La grêle a fait bien du ravage dans les vignes.
De même qu'une eau débordée ne fait pas partout les mêmes ravages
. [Bossuet, Oraisons funèbres] - 3Écoulement rapide et fougueux d'une eau ; sens qui est tombé en désuétude.
Que je trouve doux le ravage De ces fiers torrents vagabonds Qui se précipitent par bonds Dans ce vallon vert et sauvage !
[Théophile, Oeuvres, 3e part. p. 199, dans LACURNE] - 4Il se dit de l'action funeste des épidémies, des épizooties. Cette épidémie a fait de grands ravages dans le canton.
- 5Il se dit du mal que font les humeurs débordées.
La furie de votre sang qui vous a fait si souvent du ravage
. [Sévigné, 8 oct. 1684] - 6 Fig. Désordre causé par les choses morales.
L'intérêt est un monstre qui fait bien du ravage
. [Patru, Plaid. 2, dans RICHELET]Quels ravages ne causent point dans l'imagination des jeunes personnes ces nudités indécentes que les sculpteurs et les peintres se permettent si communément ?
[Rollin, Histoire ancienne]Les ravages de la superstition qui naît de l'ignorance et qui la reproduit à son tour
. [D'alembert, Disc. prélim. Encycl. Oeuv. t. I, p. 250, dans POUGENS.]
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