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rhétorique

nf (ré-to-ri-k')
  • 1L'art de bien dire ou l'art de parler de manière à persuader ; la dialectique des vraisemblances, suivant la définition d'Aristote. Il paraît bien que vous avez respiré l'air de Florence, que vous vous êtes coloré au soleil de Rome, que vous venez nouvellement du pays natal de la rhétorique. [Guez de Balzac, Correspondance] Ceux qui ont le raisonnement le plus fort.... peuvent toujours le mieux persuader ce qu'ils proposent, encore qu'ils ne parlassent que bas-breton et qu'ils n'eussent jamais appris de rhétorique. [Descartes, Discours de la méthode] Pour orner une telle vie, je n'ai pas besoin d'emprunter les fausses couleurs de la rhétorique. [Bossuet, Oraisons funèbres] Empédocle d'Agrigente, célèbre philosophe, passe pour le premier qui ait eu quelque connaissance de la rhétorique ; Corax et Tisias, tous deux Siciliens, pour les premiers qui en aient donné des règles. [Rollin, Histoire ancienne] Ils ne savent pas faire usage de l'apostrophe, une des plus puissantes machines de la rhétorique. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Figures de rhétorique, formes particulières de langage, qui donnent de la force ou de la grâce au discours.

  • 2 Terme de collége. La classe de rhétorique, ou la rhétorique, la classe où l'on enseigne la rhétorique. Faire sa rhétorique. Aller en rhétorique. Professeur de rhétorique. Quand on sait ou qu'on croit savoir assez de latin, on passe en rhétorique ; c'est alors qu'on commence à produire quelque chose de soi-même. [D'alembert, Oeuv. t. X, p. 55]
  • 3Ouvrage écrit sur la rhétorique. On peut dire que la rhétorique de Quintilien, qu'il intitula Institutions oratoires, est la plus complète que l'antiquité nous ait laissée. [Rollin, Histoire ancienne]

    Titre de certains traités de rhétorique. Aristote est reconnu avec raison pour le chef et le prince des rhéteurs ; sa Rhétorique, divisée en trois livres, a toujours été considérée par les savants comme un chef-d'oeuvre et comme le traité le plus accompli qui ait paru sur cette matière. [Rollin, ib. p. 652]

  • 4 Fig. et familièrement. Tout ce qu'on emploie dans le discours pour persuader quelqu'un, ou pour exposer, décrire quelque chose. D'abord le temple magnifique Exerça fort la rhétorique Tant des Troyens que du seigneur. [Scarron, Virgile travesti] Par ces répliques et dupliques De leurs royales rhétoriques Ils firent quelque temps essai. [Scarron, ib. VIII] Je vous écoute dire ; et votre rhétorique En termes assez forts à mon âme s'explique. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Nous épuisâmes nos rhétoriques, Revel et moi [pour persuader Mme de Chaulnes] ; M. de Chaulnes nous soutenait. [Sévigné, 4 sept. 1689] L'esprit de ce petit garçon est trop joli, toutes ses petites pensées, tous ses petits raisonnements, ses finesses, sa petite rhétorique naturelle.... [Sévigné, 20 juill. 1689] Il avait tout le temps d'étaler sa rhétorique sur ce beau sujet. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] D'Aubanton vint un matin chez moi ; j'écoutai une flatteuse rhétorique pour me faire goûter ce que Pontchartrain m'avait proposé. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]
  • 5 Par dénigrement. Discours vain et pompeux. Vos froids raisonnements ne feront qu'attiédir Un spectateur toujours paresseux d'applaudir, Et qui, des vains efforts de votre rhétorique Justement fatigué, s'endort ou vous critique. [Boileau, L'art poétique] Ces lois [des Visigoths] pleines de rhétorique et vides de sens. [Montesquieu, L'esprit des lois]
  • 6Chambre de rhétorique, se dit de certaines sociétés littéraires qui se formèrent dans les Pays-Bas dès le moyen âge.

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1. RHÉTORIQUE (ré-to-ri-k'), adj. Qui appartient à la rhétorique, qui a le caractère de la rhétorique.
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