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ripaille

nf (ri-pâ-ll', ll mouillées, et non ripâ-ye)
  • Grande chère, débauche de table. Nos ripailles pendant le carnaval. Je te baille [à toi, mon cheval] Pour ripaille, Plus de paille, Plus de son. [Hugo, Odes et ballades]

    Faire ripaille, faire grande chère. Que les milords et la canaille, Pour lui plaire, auraient fait ripaille. [Maître Adam Billaut, Oeuvr. p. 252, dans POUGENS] Ils [les chiens] firent tous ripaille, Chacun d'eux eut part au gâteau. [La Fontaine, Fables] Malgré la bataille Qu'on donne demain, Çà, faisons ripaille, Charmante Catin. [L'abbé Baugenot, l'Amant grenadier (chanson célèbre du siècle dernier)]

    Fig. Lorsque deux rois s'entendent bien, Quand chacun d'eux défend son bien, Et du bien d'autrui fait ripaille. [Voltaire, Poèmes et épîtres]

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RIPAILLE. - ÉTYM. Ajoutez : Un correspondant du Courrier de Vaugelas, 15 juin 1876, p. 10, demande, en présence des difficultés au sujet d'Amédée et du château de Ripaille, s'il ne s'agirait pas, dans la locution, de Ripailles, maison de campagne à Villeneuve-lez-Avignon, où s'établit en 1803 une société de francs-buveurs. Ce qui écarte cette conjecture, c'est que ripaille et faire ripaille se trouvent dans des textes du XVIe siècle, sans parler de maître Adam et de La Fontaine, qui, au XVIIe siècle, se sont servis de la locution. On a contesté que ripaille, au sens de bombance, dérivât du château de Ripaille. Mais ce passage de Monstrelet ne laisse pas de doute à ce sujet : " Et quant au gouvernement de sa personne, il [Amé, duc de Savoie] retint environ vingt de ses serviteurs pour luy servir ; et les autres qui se meirent prestement avecques luy, en feirent depuis pareillement, chacun selon son estat. Et se faisoient luy et ses gens servir, au lieu de racines et d'eau de fontaine, du meilleur vin et des meilleures viandes qu'on povoit rencontrer, " MONSTRELET, Chroniques, 1434 ; t. II, p. 100, Paris, 1572. C'est de la sorté qu'on a dit faire ripaille comme faire bombance.

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