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royaume

nm (ro-iô-m' ; plusieurs disent roi-iô-m' ; au XVIIe siècle, quelques-uns disaient ré-ô-m', condamné par Chifflet, Gramm. p. 201 ; au XVIe, Palsgrave, p. 62, dit qu'on écrivait royalme et qu'on prononçait royame)
  • 1État gouverné par un roi. Paris et tout le royaume, avec un fidèle et admirable empressement, reconnaît son roi gardé par la Providence et réservé à ses grands ouvrages. [Bossuet, Oraisons funèbres] Princesse, le digne objet de l'admiration de deux grands royaumes, n'était-ce pas assez que l'Angleterre pleurât votre absence, sans être encore réduite à pleurer votre mort ? [Bossuet, Oraisons funèbres] Quoique le roi d'Angleterre [Charles II].... sût que la princesse sa soeur, recherchée de tant de rois, pouvait honorer un trône, il lui vit remplir avec joie la seconde place de France, que la dignité d'un si grand royaume peut mettre en comparaison avec les premières du reste du monde. [Bossuet, ib.] L'auguste maison d'Autriche, où, durant l'espace de quatre cents ans, on ne trouve que des rois et des empereurs et une si grande affluence de maisons royales avec tant d'États et de royaumes, qu'on a prévu il y a longtemps qu'elle en serait surchargée. [Bossuet, Oraisons funèbres] Un royaume n'est que comme une grande famille, dont les membres sont liés au chef et en dépendent. [Bourdaloue, 2e dim. après Pâques, Dominic, t. II, p. 11] Si c'est assez d'avoir à répondre de soi seul, quel poids, quel accablement que celui que donne tout un royaume ! [La Bruyère, Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractères ou les mœurs de ce siècle]

    Anciennement. Le royaume des lis, la France.

    Par exagération et familièrement. Je ne ferais pas cela pour un royaume, je n'irais pas là pour un royaume, je ne ferais cela, je n'irais là à aucun prix.

  • 2Les trois royaumes ou le royaume uni, se dit de la Grande-Bretagne, depuis la réunion de l'Irlande et de l'Écosse. Une reine fugitive, qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes. [Bossuet, Oraisons funèbres]
  • 3 Terme de l'Écriture. Le royaume des cieux, le royaume de Jésus-Christ, le paradis, le règne de Dieu. Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber entre les mains des Juifs. [Sacy, Bible, Évang. St Jean, XVIII, 36] Seigneur, votre royaume est dans vos fidèles ; et je le trouverai dans moi-même, si j'y trouve votre esprit et vos sentiments. [Pascal, Bon usage des maladies.] Saint Paul est venu apprendre aux hommes.... que le royaume de Dieu ne consistait pas en la chair, mais en l'esprit. [Pascal, Pensées] Le même qui leur a prédit leurs peines et leurs adversités s'est engagé à leur donner son royaume, et, dans ce royaume céleste, une félicité parfaite. [Bourdaloue, 4e dim. après l'épip. Dominic. t. I, p. 208]
  • 4Le royaume sombre, les enfers. Mais ne négligeons rien, et du royaume sombre Faisons par Tirésie évoquer sa grande ombre. [Corneille, Oedipe]

    Populairement. Le royaume des taupes, le cimetière, le tombeau.

  • 5 Fig. et par plaisanterie. Le royaume du code, tout ce qui concerne le droit et son étude. Ne vois-tu rien en moi qui sente l'écolier ? Comme il est malaisé qu'au royaume du code On apprenne à se faire un visage à la mode, J'ai lieu d'appréhender.... [Corneille, Le menteur]
  • 6Caisse, dite aussi loupe, qui sert aux peintres de décor à s'asseoir ou à s'élever.

    PROVERBE

    Au royaume des aveugles les borgnes sont rois (voir AVEUGLE).
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