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schisme

nm (chi-sm')
  • 1Séparation du corps et de la communion d'une religion. Saint Athanase était un homme appelé Athanase, accusé de plusieurs crimes, condamné en tel et tel concile pour tel et tel crime ; tous les évêques y consentaient et le pape enfin ; que dit-on à ceux qui y résistent ? qu'ils troublent la paix, qu'ils font schisme. [Pascal, Pensées] Nous ferons voir, du propre aveu de nos adversaires, que l'Église peut prendre parti dans les choses que l'Évangile laisse indifférentes, et que, lorsqu'elle l'a pris, on ne peut s'y opposer ni lui désobéir sans se rendre coupable de schisme. [Bossuet, Déf. de la trad. sur la communion, Avertiss. 2] Je distingue le schisme où la foi est intéressée d'avec les schismes où l'on tombe innocemment sur de purs faits. [Bossuet, 2e instr. sur les prom. de l'Église, 58] Le plus ancien schisme parmi les chrétiens est celui de Nestorius. 1re instruct past. 18] Le schisme est toujours connu par son auteur ; la plaie ne se ferme pas par le temps, et, pour peu qu'on y regarde de près, la rupture paraît toujours fraîche et sanglante. [Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte] Le jansénisme trouble la France, mais sans faire de schisme, sans exciter de guerre civile. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] D'autres croient que le premier siége de cette peste [les guerres religieuses] fut l'Égypte, et que les chiens et les chats, qui étaient en grande considération, étant devenus enragés, communiquèrent la rage du schisme à la plupart des Égyptiens qui avaient la tête faible. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    Schisme d'Orient ou des Grecs, séparation de l'Église grecque et de l'Église romaine provoquée par Photius en 862. C'est sous son règne [de Basile à Constantinople] qu'est l'époque du grand schisme qui divisa l'Église grecque de la latine. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]

    Schisme passif, nom que les protestants donnent à leur séparation, parce que, disent-ils, c'est l'Église elle-même qui les a repoussés.

  • 2Schisme des dix tribus, se dit quelquefois de la séparation du peuple juif en deux royaumes, l'an 979 avant Jésus-Christ. Elle [l'Écriture] nous parle du schisme de Jéroboam comme d'une action détestable, qui a commencé par une révolte, qui s'est soutenue par une idolâtrie formelle.... [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]

    Le schisme des Samaritains, la division qui existait entre Jérusalem et Samarie. Plutôt que répudier cette étrangère.... il embrassa le schisme des Samaritains. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

  • 3Le grand schisme d'Occident, anarchie qui eut lieu dans l'Église catholique pendant une partie du XIVe et du XVe siècle, et dans laquelle il y eut à la fois plusieurs papes qui se prétendaient légitimes.
  • 4 Par analogie. Il se dit en matière de politique, de morale, de littérature, d'usages. Le romantisme, au moment de son apparition, fut un schisme dans la littérature. La révérence en mante, que les dames de Lorraine vinrent faire au roi sur la mort de la reine-duchesse, mère de M. de Lorraine, fit schisme entre elles. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

SYNONYME

SCHISME, HÉRÉSIE. Dans le langage de l'Église catholique romaine, il y a schisme quand, ne se séparant pas sur des points essentiels de doctrine, on se sépare de la communion avec l'Église et de l'autorité du saint-siége ; il y a hérésie, quand on se sépare de l'Église sur des points considérables : les Grecs sont schismatiques, les protestants sont hérétiques. L'hérésie entraîne le schisme ; mais le schisme n'entraîne pas l'hérésie.

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