secourir

• 1Donner à celui qui est dans un cas pressant le moyen d'en sortir. Secourez-nous donc, Seigneur, vous qui êtes notre Dieu. [Sacy, Bible, Paralip. II, XIV, 11] Secourir quelqu'un de vivres. [D'ablanc. Tac. 200] Plus ils voyaient la place de près, plus il leur semblait difficile et presque impossible d'empêcher qu'elle ne fût secourue, quand les ennemis voudraient. [Pellisson, Lettres historiques] Ou ils [les amis] se détachent par intérêt, ou ils nous quittent par faiblesse, ou ils nous secourent à contre-temps, selon leur humeur et non pas selon nos besoins. [Bossuet, Sermons] Qu'y a-t-il de plus convenable à la puissance que de secourir la vertu ? [Bossuet, Oraisons funèbres] D'un mot ou d'un regard je puis le secourir. [Racine, Bajazet] Les dieux m'ont secourue, et mon coeur affermi N'a rien dit, ou du moins n'a parlé qu'à demi. [Racine, Mithridate] Ils ont secouru l'État d'environ quatre millions par année. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]

  Absolument. Il y a des bienfaits qui doivent être secrets, ce sont ceux qui secourent ; il y en a qui doivent être publics, ce sont ceux qui honorent. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque]

  Fig. Que vouliez-vous qu'il fît contre trois ? - Qu'il mourût, Ou qu'un beau désespoir alors le secourût. [Corneille, Horace]

  Se disait de l'action d'administrer aux convulsionnaires ce qu'ils appelaient des secours.

  Terme de manége. Secourir un cheval, lui donner des aides à temps et à propos lorsqu'il se ralentit.

• 2Venir en aide à quelque chose. Voici un tarif très honnête des montres que M. le duc de Praslin a bien voulu demander.... secourez notre entreprise, mes chers anges ; nous avons vingt familles à nourrir. [Voltaire, Correspondance]
• 3Se secourir, vpron Venir en aide à soi-même. Peut-être je saurai, dans ce désordre extrême, Par un beau désespoir me secourir moi-même. [Racine, Bajazet]

  Se secourir l'un l'autre. Dans ce monde il se faut l'un l'autre secourir. [La Fontaine, Fables]