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seoir [2]

vi (soir), déf. qui ne s'emploie plus guère qu'aux troisièmes personnes suivantes : il sied, ils siéent ; il seyait, ils seyaient ; il siéra, ils siéront ; il siérait, ils siéraient ; qu'il siée, qu'ils siéent ; au part. seyant ou séant ; il ne forme aucun temps composé, le part. passé sis n'étant pas usité en ce sens.
  • 1Être convenable, bien aller. Ces couleurs vous seyant ou séant si bien, vous devez les préférer aux autres. Si près de voir sur soi fondre de tels orages, L'ébranlement sied bien aux plus fermes courages. [Corneille, Horace] Mme de la Fayette lui répondit bonnement : ha ! mon Dieu, madame, ne le faites point, cela ne sied bien qu'aux jeunes personnes. [Sévigné, 37] Mais, hélas ! en ce temps d'opprobre et de douleurs, Quelle offrande sied mieux que celle de nos pleurs ? [Racine, Athalie] Il les donnait [ses mémoires] avec une modestie et une espèce de timidité qui seyait tout à fait bien à un homme de guerre transplanté dans une assemblée de savants. [Fontenelle, Lafaye.] Des sociétés qui ne siéent ni à votre rang ni à votre sexe. [Massillon, Carême, Emploi du temps.] Ce qui sied bien au corps sied très mal à la bourse. [Montfleury, Femme juge et part. III, 2] Un peu d'aide souvent sied bien à la beauté. [Montfleury, ib. IV, 2] La voilà dans un âge où un mari ne lui siéra pas mal. [Lamotte, Magnifique, I, 1] Voici l'âge d'or qui succède à l'âge de fer ; cela donne trop envie de vivre, et cette envie ne me sied point. [Voltaire, Correspondance] Je commence à croire que nous devenons trop Anglais, et qu'il nous siérait mieux d'être Français. [Voltaire, Correspondance] Elle n'aime point ce qui brille, mais ce qui sied. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] La marquise : Voilà un drôle de bonnet. - Mlle Ledoux : Je l'ai inventé et fait cette nuit ; il siérait bien à madame. [Genlis, Théât. d'éduc. Dangers du monde, I, 5]

    Impersonnellement. Quoi ! vous iriez dire à la vieille Émilie Qu'à son âge il sied mal de faire la jolie ? [Molière, Le misanthrope] Sied-il bien à des dieux de dire qu'ils sont las ? [Molière, L'amphytrion] C'est à toi, Lamoignon.... Qu'il sied bien d'y veiller pour le maintien des lois. [Boileau, Epîtres] Mais siérait-il, Abner, à des coeurs généreux, De livrer au supplice un enfant malheureux ? [Racine, Athalie] Quand je vous traite avec bonté, il vous sied mal de montrer de la hauteur. [Mme Riccoboni, Oeuv. t. III, p. 187, dans POUGENS] Il vous sied, mon amie, D'être dans mon malheur toujours plus raffermie. [Hugo, Hernani, ou l'Honneur castillan]

    Ironiquement. Il sied bien.... Trop aveugle ministre, Il te sied bien d'avoir en de si jeunes mains, Chargé d'ans et d'honneurs, confié tes desseins ! [Racine, Bajazet] Perfide, il vous sied bien de tenir ce discours ! [Racine, Mithridate]

  • 2Concorder, aller ensemble. Avecque la beauté mon humeur ne sied pas. [Régnier, Élégies] Oui, c'est lui qui le dit ; et cette vanité, Monsieur, ne sied pas bien avec la piété. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]

REMARQUE

St-Simon a dit seyé au participe ; mais cela est barbare : J'avais avec eux la liberté de leur tout dire qui n'eût pas seyé de même à la dévotion du duc de Charost, 302, 285.

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