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sire

nm (si-r')
  • 1Anciennement, titre donné à tous les seigneurs, soit justiciers, soit féodaux, et à plusieurs autres personnes. Le sire de Joinville a écrit l'histoire de saint Louis. Le perroquet dit : sire roi, Crois-tu qu'après un tel outrage Je me doive fier à toi ? [La Fontaine, Fables] Le bon sire [le roi Soliveau] le souffre, et se tient toujours coi. [La Fontaine, ib. III, 4] Il [le roi] vous l'écrit, c'est beaucoup que d'écrire Pour un roi tel qu'est le roi notre sire. [La Fontaine, Poésies mêlées, LXXII] Il y avait toujours eu des sires en France, des Herren [seigneurs] en Allemagne. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Braque tes lunettes, vieux sire [Jupiter], Sur le front couronné par nous. [Béranger, Bluets.]
  • 2 Par antonomase. Titre qu'on donne aux empereurs et aux rois. Chimène : Sire, sire, justice. - D. Diègue : Ah ! sire, écoutez-nous. [Corneille, Le Cid] Puis en autant de parts le cerf il [le lion] dépeça, Prit pour lui la première en qualité de sire. [La Fontaine, Fables] Le prince d'Orange ne se mêla point aux compliments, parce qu'il n'aurait point eu de sire, ni de Majesté. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Un homme comme lui, Bonaparte, soldat, chef d'armée, le premier capitaine du monde, vouloir qu'on l'appelle Majesté ; être Bonaparte, et se faire sire ! il aspire à descendre ! [Courier, Lettres de France et d'Italie]
  • 3 Familièrement. Il se dit en parlant d'une personne sur laquelle on s'exprime sans gêne. Grâces à messieurs les humains, Qui deviennent d'étranges sires. [Scarron, Gigant. I] Car chacun sait que vous méprisez l'or ; J'en fais grand cas ; aussi fait sire Pierre, Et sire Paul, enfin toute la terre : Toute la terre a peut-être raison. [La Fontaine, Poés. mêl. LXXII] Quand l'animal porte-sonnette, Sauvage encore et tout grossier, Avec ses ongles tout d'acier Prend le nez du chasseur, happe le pauvre sire ; Lui de crier, chacun de rire. [La Fontaine, Fables] Sans compter, ronde ou non, la somme plut au sire. [La Fontaine, Fables] Sans être gascon, je puis dire Que je suis un merveilleux sire. [La Fontaine, Cand.]

    Un pauvre sire, un homme sans force, sans considération, sans capacité. Elle [Mme de Montbazon] disait à qui la voulait entendre que le pauvre sire [Beaufort] était impuissant. [Retz, III, 31] Certes, dit-il [un rat], mon père était un pauvre sire ; Il n'osait voyager, craintif au dernier point. [La Fontaine, Fables]

    Il se dit semblablement à une personne à qui l'on parle. Oui, sire, oui, beau sire. Or çà, sire Grégoire, Que gagnez-vous par an ? [La Fontaine, Fables]

REMARQUE

Sire et seigneur étant le même mot, l'un au sujet, l'autre au régime, l'historique les comprend tous les deux.

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