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subalterne

adj. (sub-al-tèr-n')
  • 1Qui est dans un rang inférieur, dans une position subordonnée. Un autre moyen de conserver la discipline et le bon ordre dans un collége, c'est de soutenir avec fermeté et sagesse les maîtres subalternes. [Rollin, Traité des Études] Je suis un peu subalterne, à la vérité [c'est un domestique qui parle] ; nous demeurons ensemble ; il me loge fort haut. [Regnard, Sérénade] Quelque détestable qu'ait toujours paru à toutes les communions chrétiennes le dogme des deux principes, on n'a pas laissé de reconnaître dans le christianisme un principe subalterne du mal moral. Anal. de Bayle, t. III, p. 275] Dans son Timée, Platon, développant avec ordre ses idées, dit que Dieu forma l'univers, et que, pour le régir, il établit des dieux subalternes, ou des génies, ouvrages de ses mains, dépositaires de sa puissance, et soumis à ses ordres. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]

    Fig. Un esprit, un homme subalterne, un homme d'une capacité médiocre. Il y a des esprits, si j'ose le dire, inférieurs et subalternes, qui ne semblent faits que pour être le recueil, le registre ou le magasin de toutes les productions des autres génies. [La Bruyère, I] Les esprits subalternes n'ont point d'erreur en leur privé nom, parce qu'ils sont incapables d'inventer. [Vauvenargues. Max. CCLXIX.] Le premier mouvement du public, semblable en cela aux critiques subalternes, est de juger par imitation. [D'alembert, Oeuv. t. VI, p. 13]

  • 2Qui appartient à celui qui est dans un rang subordonné. Une femme de quarante-cinq à cinquante ans qui me parut être de la maison, et qui en m'abordant d'un air de politesse subalterne et domestique me dit : ne vous impatientez pas. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***] Jamais ceux qui ont vieilli dans les emplois laborieux et subalternes ne parviennent aux dignités. [Voltaire, Babouc.]

    Fig. Une fois en notre vie servons-nous de la liberté de notre jugement, qui ne doit pas toujours être subalterne de celui des Grecs et des Romains. [Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour]

    On dit aussi subalterne à. Ce qui est subalterne à l'une. [G. Naudé, Apologie, p. 43]

  • 3 Substantivement. Personne placée en un rang subordonné. L'inquiétude des subalternes est la chose la plus incommode en ces rencontres ; ils croient que, dès qu'on n'agit pas, on est perdu. [Retz, Mémoires] Il y en a de tels que, s'ils pouvaient connaître leurs subalternes et se connaître eux-mêmes, ils auraient honte de primer. [La Bruyère, IX.] Les subalternes, témoins de tout l'intérieur d'une cour, savent des choses que les parlements et les chefs de parti même ignorent ou ne font que soupçonner. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]
  • 4 nm État de subalternité. Le baron de Beauvais avait été élevé, au subalterne près, avec le roi. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]
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