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suppôt [1]

nm (su-pô ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des su-pô-z insolents)
  • 1Celui qui, membre d'un corps, remplit de certaines fonctions pour le service de ce corps. Les imprimeurs et les libraires étaient suppôts de l'université. Sans craindre archers, prévôt, ni suppôt de justice. [Boileau, Satires] Le curé de Saint-Côme, suivi d'une troupe de prêtres et de suppôts de l'université, est allé prendre dans son lit le conseiller au Châtelet Tardif, dangereusement malade.... il le présenta lui-même au bourreau. [Voltaire, Histoire du parlement de Paris]
  • 2 Fig. Celui qui sert aux mauvais desseins d'un autre. Le diable est appelé le prince du monde et le dieu de ce siècle, parce qu'il a partout des suppôts et des esclaves. [Pascal, Les provinciales] être le suppôt du péché et le péché même. [Bourdaloue, Passion de J. C. t. I, p. 162] Cet amour du pouvoir que l'on prend dans les camps, Et qui fait des guerriers les suppôts des tyrans. [Chénier M. J. Gracques, II, 3]

    Fig. et familièrement. Un suppôt de Satan, une méchante personne. Ah ! suppôt de Satan, exécrable damnée ! [Molière, L'école des femmes]

    Un suppôt de Bacchus, un ivrogne. Un suppôt de Bacchus Altérait sa santé, son esprit et sa bourse. [La Fontaine, Fables]

    Un suppôt de l'empire amoureux, un homme galant. L'un des plus grands suppôts de l'empire amoureux Consumait en regrets la fleur de sa jeunesse. [La Fontaine, Joc.]

  • 3 Terme de philosophie. Ce qui sert de fondement, de soutien, de sujet. En termes de l'école, on dit que l'humanité est le suppôt de l'homme. Un homme est un suppôt : mais, si on l'anatomise, sera-ce la tête, le coeur, l'estomac... ? [Pascal, Pensées] Comment connaîtrions-nous distinctement la matière, puisque notre suppôt, qui agit en cette circonstance, est en partie spirituel. [Pascal, ib. I, 1] Au lieu de nous borner à ne considérer la matière que comme le suppôt imaginé des propriétés des corps.... [Dumars. Oeuv. t. v, p. 360]
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