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sus

adv. (sû ; l's se lie : sû-z allons)
  • 1Dessus. Les gens du roi concluant toujours à commander aux communes de courre sus aux troupes de M. de Nemours. [Retz, Mémoires] Poltrot s'était dédit de la charge qu'il avait mise sus à l'amiral et à Bèze. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] On a sonné le tocsin dans tous les villages, et les paysans sont armés pour lui courir sus [à Napoléon revenant de l'île d'Elbe]. [Journal des débats] Il est notoire dans le département qu'on peut me voler, me courir sus. [Courier, Placet à S. E. le ministre]
  • 2En sus, loc. adv. Au delà, en outre. Quatre francs et le quart en sus font cinq francs. Six mille francs et la moitié en sus font neuf mille francs.

    Anciennement, en termes de finances, le tiers, le quart en sus, se disait quelquefois d'une quantité qui, étant ajoutée à une somme, donnait une somme totale dont cette quantité est le tiers ou le quart. Quinze mille francs et le quart en sus font vingt mille francs.

    En sus de, loc. prépos. Il a touché des gratifications en sus de ses appointements.

    Substantivement. Un en sus, ce qui est en sus.

  • 3Sus ! interj. On l'emploie pour exhorter, exciter. Sus, sus, brisons la porte, enfonçons la maison. [Corneille, Médée] Chacun dit : il est vrai, sus ! sus ! courons aux armes ! [La Fontaine, Fables] Lélie : Je te suivrai partout pour savoir ce mystère. - Mascarille : Oui ? sus donc, préparez vos jambes à bien faire. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Or sus, mon fils, savez-vous ce qu'il y a ? c'est qu'il faut songer, s'il vous plaît, à vous défaire de votre amour. [Molière, L'avare]
  • 4On le joint, dans le style d'affaires, à plusieurs participes pour se référer à quelqu'un ou quelque chose dont il a été question précédemment : susallégué, susdaté, susénoncé, susindiqué, susmentionné, susrapporté, susrelaté, susvisé, etc.

REMARQUE

1. L'Académie dit que sus est une préposition ; mais on ne le trouve nulle part avec un complément.

2. On trouve dans Saint-Simon à sus au sens de contre ; mais le texte est-il bien correct ? L'entreprise des Lorrains leur était retombée à sus [contre eux] en plein. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

+

SUS. - REM. Ajoutez :

3. Dans la remarque 2, à propos de la locution de Saint-Simon, retomber à sus, au sens de tourner contre, un doute s'est élevé sur la correction du texte. La correction en est certaine ; car voici un emploi tout semblable de à sus : J'avais estimé que ceux qui, sans sujet, me veulent moins de bien que je ne désirerais, se lasseraient de me mettre à sus des calomnies. [Richelieu, Lettres, etc. 1617, t. VII, p. 411]

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