taciturne
adj. (ta-si-tur-n')
- 1Qui est d'humeur à parler peu.
On le voyait [un enfant] toujours doux, paisible et taciturne, ne disant jamais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins
. [Molière, Le malade imaginaire]Il vaut mieux passer pour sérieuse que pour ridicule, et pour taciturne que pour imbécile
. [Maintenon, Lettres]Il était guindé dans toutes ses allures, taciturne à donner des vapeurs, cependant un peu plus ennuyant quand il parlait
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]On dit aussi : un esprit taciturne, un caractère taciturne.
Fig.
Souvent délivré du tourment De ces illusions nocturnes, Je considère au firmament L'aspect des flambeaux taciturnes
. [Saint-amand, le Contemplateur.]Substantivement.
On ne croit plus que médiocrement Qu'un taciturne abonde en jugement
. [Scarron, Poés. div. Oeuv. t. VII, p. 173, dans POUGENS]Guillaume le Taciturne, ou, absolument, le Taciturne, se dit de Guillaume Ier, prince d'Orange, fondateur de l'indépendance des Provinces-Unies.
nm Membre d'une secte d'anabaptistes.
- 2Qui rend taciturne.
Pourquoi cette douleur si taciturne ?
[Letourneur, Trad. de Clar. Harlowe, lett. 83]
+
3Qui a le caractère du silence, qui ne laisse rien exprimer.
Derrière ces clôtures taciturnes [en Algérie], ces portes massives comme des portes de citadelles, ces guichets barricadés avec du fer, il y a les deux grands mystères de ce pays-ci, la fortune mobilière et les femmes. [E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 33]
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