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temporel, elle

adj. (tan-po-rèl, rè-l')
  • 1Qui passe avec le temps, par opposition à éternel. Les choses visibles sont temporelles, mais les invisibles sont éternelles. [Sacy, Bible, St Paul, 2e épît. aux Corinth. IV, 18] L'amour qui nous attache aux beautés éternelles N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Les afflictions temporelles couvrent les biens éternels où elles conduisent ; les joies temporelles couvrent les maux éternels qu'elles causent. [Pascal, Lettres] Il a renversé votre fortune temporelle, je le veux ; et, en le haïssant, vous renversez le fondement de votre salut éternel. [Massillon, Carême, Pardon.] Les dévots n'aiment jamais tant Dieu que lorsqu'ils en ont obtenu leurs petites satisfactions temporelles. [Marivaux, Le paysan parvenu]

    Il se dit aussi par opposition à spirituel. Il [le sens spirituel des Écritures] a été couvert sous le temporel en la foule des passages, et a été découvert clairement en quelques-uns. [Pascal, Pensées] Si ce peuple [les Juifs] encore infirme avait besoin d'être attiré par des promesses temporelles. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Ce monde, c'est un royaume temporel où l'on ne connaît pas Jésus-Christ. [Massillon, Carême, Élus.]

  • 2Séculier, par opposition à ecclésiastique. Autrefois et les canons et les lois et les évêques et les empereurs concouraient ensemble à empêcher les ministres des autels de paraître, pour les affaires même temporelles, devant les juges de la terre. [Bossuet, Oraisons funèbres] On se venge sur elle [l'Eglise] de quelques-uns de ses ministres, trop hardis usurpateurs des droits temporels ; à son tour, la puissance temporelle a semblé vouloir tenir l'Église captive, et se récompenser de ses pertes sur Jésus-Christ même. [Bossuet, ib.] Pepin délivre Rome, assiége Pavie, se rend maître de l'exarchat, et le donne, dit-on, au pape ; c'est le premier titre de la puissance temporelle du Saint-siége. [Voltaire, Annales de l'Empire depuis Charlemagne]

    Le pouvoir temporel, s'entend du pouvoir temporel du pape.

    Père temporel, se disait, chez les capucins, d'une personne séculière que déléguait le pape pour administrer le produit des aumônes recueillies par ces moines mendiants et avoir soin de toutes leurs affaires.

  • 3 nm Le temporel, les biens, l'avoir. Le temporel ouvre la voie au spirituel, et c'est un des préparatifs les plus efficaces. [Bourdaloue, Exhort. Char. env. les nouv. cathol. t. I, p. 131] Ainsi, jouissant, pour le peu de jours qu'il me reste, des secours nécessaires pour le temporel. [Rousseau, Mém. au gouv. de Savoie.]
  • 4Particulièrement, revenu qu'un ecclésiastique tire de son bénéfice. Le roi lui saisit son temporel [au cardinal de Bouillon], et par famine l'obligea de revenir en France. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Philippe Auguste avait saisi le temporel de tout évêque assez mauvais Français pour obéir au pape. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]
  • 5Autorité temporelle, séculière. Son autorité spirituelle [du gouvernement romain] toujours un peu mêlée de temporel. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]
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