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testament

nm (tè-sta-man)
  • 1Acte authentique par lequel on déclare ses dernières volontés. [La Mort au vieillard] J'aurais trouvé ton testament tout fait, Ton petit-fils pourvu, ton bâtiment parfait. [La Fontaine, Fables] Les mourants qui parlent dans leurs testaments peuvent s'attendre à être écoutés comme des oracles ; chacun les tire de son côté et les interprète à sa manière, je veux dire selon ses désirs ou ses intérêts. [La Bruyère, XIV] Solon, qui permettait à Athènes de laisser son bien à qui on voulait par testament, pourvu qu'on n'eût point d'enfants, contredisait les lois anciennes. [Montesquieu, L'esprit des lois] Je compte pour rien ce qu'on donne par son testament ; c'est seulement laisser ce qui ne nous appartient plus. [Voltaire, Correspondance] Louis XIV n'eut jamais de part à ce fameux testament du roi d'Espagne Charles II, qui changea la face de l'Europe. [Voltaire, ib. 1768 (sans date).] Le parlement de Toulouse lui a fait un honneur insigne [à Bayle], en faisant valoir son testament qui devait être annulé comme celui d'un réfugié, selon la rigueur de la loi, et qu'il déclara valide comme le testament d'un homme qui avait éclairé le monde et honoré sa patrie. [Voltaire, 3e discours, notes.] Il y a deux ans que milord Maréchal me voulut mettre dans son testament ; je m'y opposai de toute ma force. [Rousseau, Les confessions] On ouvre un testament ; ces premiers mots sont lus : " Je veux.... " on dit encor je veux quand on n'est plus ! [Collin D'harleville, Le vieux célibataire] Le testament est un acte par lequel le testateur dispose, pour le temps où il ne sera plus, de tout ou partie de ses biens, et qu'il peut révoquer. [Code civil]

    Par menace. Faites votre testament, préparez-vous à mourir Mettez seulement huit gros lots dans la boîte, ou faites votre testament ; la petite société est fort brutale, il est bon de vous en avertir. [Dancourt, Loterie, sc. 28]

    Testament par acte public, celui qui est reçu par deux notaires en présence de deux témoins, ou par un notaire en présence de quatre témoins. [Code civil]

    Testament olographe, celui qui est écrit, daté et signé de la main du testateur. Ils n'ont pas moins de testaments dans leur cassette que d'almanachs sur leurs tables, ils les comptent par les années : un second se trouve détruit par un troisième, qui est anéanti lui-même par un autre mieux digéré, et celui-ci encore par un cinquième, olographe. [La Bruyère, XIV]

    Testament mystique ou secret, testament écrit ou au moins signé par le testateur, et remis par lui clos et scellé à un notaire, en présence de six témoins.

    Testament inofficieux, testament dans lequel le testateur ne fait aucune mention de quelqu'un de ses plus proches héritiers de droit.

    Testament ab irato, celui qui est fait par un motif de haine ou de colère.

    Testament militaire, testament fait à l'armée, sans toutes les formalités nécessaires aux autres testaments.

    Droit de testament, droit que les évêques s'arrogèrent sur les legs pieux. En 1505, il y eut dans cette rue une espèce de sédition à l'occasion d'une marchande que le curé ne voulait pas enterrer, qu'on ne lui eût montré, ou à l'évêque, le testament qu'elle avait fait. [Saint-foix, Ess. Paris, Oeuv. t. III, p. 33]

  • 2Testament de mort, déclaration libre et volontaire d'un criminel après sa condamnation à mort (locution aujourd'hui peu usitée).

    Par extension. Testament de mort, écrit ou discours qui atteste les derniers sentiments d'une personne. Celui qui conseilla au philosophe de laisser un testament de mort, eut une idée utile et grande. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque] Ce discours que vous venez d'entendre, leur dit-il, est mon testament de mort. [Thiers, Hist. de la révol. XXII]

  • 3Testament politique, se dit d'écrits politiques posthumes attribués à certains hommes d'État, et contenant leurs vues et leurs projets. C'est lui [Antoine Aubri] qui le premier fit connaître la fourberie de l'auteur du testament politique du cardinal de Richelieu. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] Le Testament politique du cardinal Alberoni, recueilli de divers mémoires, lettres et entretiens de Son Éminence, est imprimé à Lausanne en Suisse. [Grimm, Corresp. t. I, p. 16]
  • 4L'Ancien Testament, les livres saints qui ont précédé la naissance de Jésus-Christ ; le Nouveau Testament, les livres saints postérieurs à sa naissance (on met des majuscules). Pour prouver tout d'un coup les deux Testaments, il ne faut que voir si les prophéties de l'un sont accomplies en l'autre. [Pascal, Pensées] Jésus-Christ, que les deux Testaments regardent, l'Ancien comme son attente, le Nouveau comme son modèle ; tous deux comme leur centre. [Pascal, ib. XVII, 10] L'Ancien Testament contenait les figures de la joie future, et le Nouveau contient les moyens d'y arriver. [Pascal, ib. XXIV, 28] Par le rapport des deux Testaments on prouve que l'un et l'autre est divin ; ils ont tous deux le même dessein et la même suite. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Il [Montausier] avait lu cent treize fois le Nouveau Testament de Jésus-Christ avec application et avec respect. [Fléchier, Oraisons funèbres]

    Ils se disent l'un et l'autre de l'alliance de Dieu avec les hommes. L'Ancien Testament n'était que la figure du Nouveau.

    PROVERBE

    Grasse cuisine, maigre testament.

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TESTAMENT. - ÉTYM. Ajoutez : La dénomination de testamentum pour signifier la Bible est antérieure à Tertullien. C'est l'ancienne version des Évangiles, l'Itala (IIe siècle), qui, traduisant le grec par testamentum, a introduit le mot testament, au lieu de celui d'alliance (le terme grec ayant les deux sens), pour signifier les livres de l'ancienne et de la nouvelle alliance (CH. BERTHOUD).

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